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| Sujet: AFRIQUE DE L'OUEST/CENTRALE Dim 14 Fév 2010 - 17:34 | |
| AFRIQUE DE L'OUEST/CENTRALE: Des communautés en situation précaire
DAKAR, 9 février 2010 (IRIN) - Les catastrophes naturelles, les épidémies et les tensions politiques portent un coup violent aux communautés d’Afrique de l’Ouest et centrale, où la population vit dans un état de « fragilité » quotidien, a dit le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) le 4 février.
L’UNICEF donnait des explications à la presse à propos de son appel mondial pour une aide d’urgence de 1,2 milliard de dollars pour 2010. La demande prévoit 263 millions de dollars pour l’Afrique de l’Ouest et centrale. Le rapport annuel sur l’action humanitaire et l’appel qui l’accompagne mettent l’accent sur des crises que l’UNICEF considère comme nécessitant des fonds supplémentaires, en plus de l’appel régional de l’ensemble des Nations Unies, afin de sauver des vies et de protéger les enfants et les femmes.
« Ce qui distingue cette région, c’est que de nombreuses personnes sont vulnérables en temps normal, pendant les périodes stables », a dit à la presse le porte-parole de l’UNICEF pour l’Afrique de l’Ouest et centrale, Martin Dawes. « Le problème, c’est que tout changement peut faire glisser des populations [dans la misère] ».
Des 182 pays que compte le classement de l’indice de développement humain des Nations Unies pour 2009, 13 des 20 derniers se trouvent dans cette région.
L’UNICEF et d’autres organisations humanitaires ont fait part de leur inquiétude concernant les éventuelles conséquences humanitaires de l’insécurité alimentaire grave de cette année au Sahel, où les familles vivent déjà dans des conditions difficiles.
« L’insécurité alimentaire et la malnutrition sont préoccupantes, non seulement au Sahel, mais aussi dans d’autres régions, notamment dans le nord du Nigeria », a dit le responsable de l’action d’urgence de l’UNICEF en Afrique de l’Ouest et centrale, Grant Leaity. Ces conditions résultent de la crise économique mondiale — qui s’accompagne d’une diminution de la demande en matières premières et des transferts de fonds — ainsi que des conséquences du changement climatique, a-t-il dit.
Dans sa stratégie de 2010-2011 pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel, la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR) a également remarqué que les pays du Sahel — parmi les plus pauvres au monde — sont confrontés à de nombreux risques liés au changement climatique, notamment des urgences sanitaires et une insécurité alimentaire. « Le faible développement humain est mis en évidence par les taux élevés de mortalité infanto-juvénile et maternelle », a dit la FICR.
Selon l’UNICEF, les fonds demandés pour l’Afrique de l’Ouest et centrale serviraient à venir en aide aux enfants et aux femmes touchés par des situations d’urgence en République centrafricaine, au Tchad, en République démocratique du Congo (RDC), en Guinée, en Mauritanie et au Niger, ainsi que pour des urgences à moindre échelle ou dans des situations post-conflit au Bénin, au Cameroun, au Congo, au Ghana, en Guinée-Bissau, au Liberia, au Mali et au Togo.
Les fonds d’urgence nécessaires dans la région ont augmenté, principalement à cause de l’accroissement des besoins humanitaires au Tchad et en RDC, des crises récurrentes (inondations et épidémies) et du ralentissement financier, a dit l’UNICEF.
En RDC, la reprise du conflit dans plusieurs régions a entraîné de nouveaux déplacements de populations, a dit M. Leaity. Le Tchad, qui doit déjà s’occuper de centaines de milliers de réfugiés et de personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays, est l’un des pays confrontés à une insécurité alimentaire grave cette année.
Dans ces deux pays, la poursuite des conflits armés rend l'apport d’aide humanitaire plus compliqué et plus coûteux, a-t-il souligné.
La crise financière mondiale a également touché les dons humanitaires, a dit M. Leaity. En octobre 2009, seuls 39 pour cent des 1,15 milliard de dollars de l’appel à l’action humanitaire de l’UNICEF pour 2009 avaient été financés, ce qui représente une baisse par rapport à la même période en 2008. « Bien sûr, il est difficile de dire comment [la situation financière influera sur l’aide humanitaire] pour 2010 », a-t-il dit. « Ce que nous pouvons faire de mieux, c’est de toujours savoir quels sont les besoins les plus urgents ».
Court et long terme
M. Leaity a mis en avant l’importance d’inclure l’aide à moyen et long terme dans l’action d’urgence dans la région, où les infrastructures sont insuffisantes.
« En temps normal, les choses sont fragiles », a-t-il dit. « Dès qu’une situation d’urgence apparaît, il y a des conséquences non seulement immédiates ou à court terme, mais aussi à moyen et long termes, car les situations d’urgence endommagent ou détruisent souvent les infrastructures ».
Selon M. Leaity, le relèvement est un aspect relativement nouveau de l’action d’urgence pour beaucoup d’organisations internationales et de gouvernements. Il est nécessaire, mais il demande beaucoup de travail, prend beaucoup de temps et est plus difficile à financer, a-t-il dit.
np/am/aj/gd/ail
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