la primatologue Jane Goodall dénonce la ChineAFP | 11.03.2009 L'avidité de la Chine envers les matières premières africaines est la cause de déforestations et de destructions massives de l'habitat de la faune sauvage, a dénoncé mardi la primatologue britannique Jane Goodall.
La scientifique de 74 ans, rendue célèbre par ses études sur les chimpanzés depuis les années 60, a mis en garde contre les pressions exercées par Pékin auprès des gouvernements du bassin du Congo pour qu'ils accordent à la Chine des concessions forestières en échange d'infrastructures et d'aide médicale.
Ce processus contribue à décimer les principales populations de gorilles et de chimpanzés, a-t-elle dit lors d'une audition à la Chambre des représentants américaine.
"Ces régions contenant des zones forestières non exploitées sont très tentantes, en particulier aujourd'hui pour la Chine, en raison de ses efforts désespérés pour assurer sa croissance économique", a-t-elle expliqué.
Les Chinois ont "pratiquement épuisé leurs propres ressources (forestières et minières), c'est pourquoi ils vont en Afrique et proposent de grosses sommes d'argent ou offrent de construire des routes ou des barrages en échange de concessions forestières ou de droits sur l'exploitation de minerais et de pétrole", a-t-elle expliqué.
La Chine "a beaucoup d'entreprises au Congo-Brazzaville et est certainement présente en RDCongo", deux pays où la déforestation et l'activité humaine ont décimé les populations de primates.
La scientifique, qui dirige le Jane Goodall Institute, dont l'action vise notamment à agrandir les zones d'habitat des chimpanzés en Tanzanie, a jugé crucial d'impliquer les gouvernements et les autorités locales dans des projets de conservation.
Elle a également dénoncé, parmi les causes de disparition des primates, l'explosion de la consommation de viande de brousse, une tendance facilitée par la construction de routes dans des zones jusque-là inaccessibles pour permettre l'exploitation forestière.