Une tisane africaine suscite de l’espoir pour la lutte contre le diabète [ABUJA] Une tisane à base de feuilles d’un arbre africain et d’oranges amères suscite de l’espoir en tant que traitement pour le diabète de type 2.
Préparé en faisant bouillir des feuilles du Rauvolfia vomitori - connu sous le nom de ’asofeyeje’ en langue Yoruba en Afrique de l’ouest – mélangés avec des fruits de l’oranger amer, cette tisane semble réguler la glycémie, d’après le chercheur principal Joan Iyabo Campbell-Tofte, affiliée comme postdoctorant à l’Université de Copenhague, au Danemark
source : www.scidev.net - 15 juin 2009Le diabète de type 2, ou non insulino-dépendant, est une maladie potentiellement mortelle caractérisée par des taux élevés de sucre dans le sang. Souvent associée à l’obésité, cette maladie survient lorsque le corps ne produit pas suffisamment – ou n’utilise pas correctement – l’insuline. L’insuline est l’hormone qui transporte le sucre dans les cellules où il est indispensable pour la production d’énergie.
Au cours de l’étude, réalisée au Danemark, 23 malades du diabète de type 2 ont bu 750 millilitres de tisane asofeyeje tous les jours, un groupe témoin buvant une tisane placebo. Au bout de quatre mois, on a assisté à une baisse significative de la glycémie chez les personnes buvant la tisane asofeyeje. Les résultats de cette étude n’ont pas encore été publiés.
Campbell-Tofte, qui a étudié puis enseigné à l’Université du Nigeria, affirme que la tisane semble agir différemment des traitements conventionnels du diabète. Les médicaments actuels cherchent à évacuer rapidement l’excès de sucre du système sanguin, alors que la tisane semble réduire le taux de glucose sur le long-terme.
Les chercheurs supposent que la tisane agit en améliorant la capacité des acides gras polyinsaturés présents dans les fibres musculaires à transporter le sucre dans les cellules.
Campbell-Tofte a déclaré au Réseau Sciences et Développement (SciDev.Net) que sa famille et ses amis lui ont parlé de la tisane. Ces connaissances ont d’ailleurs récolté, pour les besoins de l’étude, 50 kilogrammes de feuilles d’asofeyeje et 300 kilogrammes d’oranges amères dans l’Etat nigérian d’Edo, où Campbell-Tofte a grandi.
Si Campbell-Tofte est optimiste quant au potentiel thérapeutique de la tisane, elle prévient que tout nouveau traitement pour le diabète ne serait pas disponible "avant plusieurs années".
On trouve l’asofeyeje au Cameroun, en République démocratique du Congo, au Ghana, au Liberia, au Sénégal, au Soudan et en Ouganda. Les guérisseurs traditionnels l’utilisent également comme un purgatif et comme traitement pour les troubles psychiatriques, la lèpre et l’arthrite.
Lexy Abutu et Christina Scott