Les Africains veulent porter le capital de la Banque africaine de développement à près de 48.000 milliards FCFA
Ouestafnews – Les membres africains de la Banque africaine développement (Bad) ont préconisé une augmentation de 200 % du capital de la Banque, afin qu’elle puisse répondre aux besoins de financement du continent.
Cette proposition de « tripler le capital » a été « adoptée à l’unanimité » à l’issue d’une réunion des gouverneurs « africains » de la Bad tenu à Tunis le 12 février 2010, selon un communiqué transmis à Ouestafnews.
Le communiqué ne précise pas les montants visés mais des sources à la Bad, interrogées par Ouestafnews ont précisé qu’il s’agit de faire passer le capital d’un montant actuel « de 30 milliards de dollars environ à près de 100 milliards de dollars » (de 14.431 milliards à près de 48.000 milliards FCFA)
Ce souhait d’augmenter le capital intervient dans un contexte de crise financière mondiale qui affecte toutes les économies du monde, y compris celle des pays africains. Mais, affirme le communiqué de la Bad qui justifie la proposition, « une augmentation de 200% permettrait à la Banque de servir les pays membres et les entités qui s’y trouvent ».
L’augmentation de capital permettrait également à la Bad de s’assurer que « des ressources sont disponibles pour prendre en charge la question du réchauffement climatique qui pourrait affecter les perspectives d e développement de l’Afrique», selon la même source.
Une « consultation similaire » à celle tenue par le groupe des Africains est prévue au Cap, en Afrique du sud, du 20 au 25 février 2010 pour amener les membres dits « non-régionaux » (non Africains ) à soutenir l’initiative, a précisé un responsable de a Banque en réponse à une question d’Ouestafnews.
Une réunion du conseil consultatif des gouverneurs aura ensuite lieu à Washington le 22 avril 2010 avant qu’une proposition de résolution ne soit soumise au vote du Conseil des gouverneurs pendant les Assemblées annuelles de la Bad, prévues cette année les 27 et 28 mai 2010 à Abidjan en côte d’Ivoire.
La Bad, créée en 1964 pour financer le développement du continent africain regroupe dans son capital la totalité des pays africains (à l’exception du Sahara Occidental, non reconnu par tous les Etats) ainsi qu’un certain nombre de membres non africains.
Selon le site web de la Bad, ces membres non africains, encore dits « membres non-régionaux », sont aujourd’hui au nombre de 24 : l’Arabie Saoudite, l’Argentine, l’Autriche, la Belgique, le Brésil, le Canada, la Chine, la Corée, le Danemark, l’Espagne, la Finlande, la France, l’Allemagne, l’Inde, l’Italie, le Japon, le Koweït, la Norvège, le Portugal, les Pays-Bas, la Suède, la Suisse, le Royaume Uni, et les Etats Unis d’Amérique.
L’entrée de la Turquie avait été annoncée depuis 2008, mais ce pays ne se trouve pas encore sur la liste des membres non-régionaux fournie par la Bad sur son site web.
Ayant son siège à Abidjan, la Bad actuellement dirigée par un ancien ministre rwandais des Finances, Donald Kaberuka, s’était délocalisée à Tunis de manière « provisoire » suite à l’éclatement en septembre 2002 de la crise en Côte d’Ivoire.
Depuis, l’institution est restée dans la capitale tunisienne, même si ses responsables affirment régulièrement que le retour en Côte d’Ivoire où « l’institution à son siège » est toujours envisagé.
Dimanche 14 Février 2010
Ouestaf News