Pour la clientèle émigrée : La Banque de l’Habitat du Sénégal lance son crédit «Pack diaspora».
La Bhs tente d’accrocher des clients de l’émigration sénégalaise en leur offrant des possibilités de crédit spécialement conçues pour eux.
C’est connu, les émigrés ont la boulimie foncière. Et c’est sans doute pour cette raison que la Banque de l’Habitat du Sénégal (Bhs) a inauguré une nouvelle politique censée attirer cette clientèle dans ses mailles. C’est ainsi qu’elle vient de lancer un produit spécialement destiné aux Sénégalais établis à l’étranger, le Pack Diaspora. Et pour le vendre aux intéressés, la Bhs ne s’est pas contentée des insertions publicitaires dans la presse, notamment sur Internet. Car elle a entrepris, depuis quelques semaines, une tournée internationale, afin justement de présenter son offre aux émigrés. Mais pour être sûr de ne pas rater sa cible, la banque propose plus que des crédits immobiliers.
En effet, son pack comprend en même temps des services d’assurance. Et cela a été rendu possible grâce à un partenariat entre la Bhs et la Sonad. Après les Etats- Unis d’Amérique, le mois dernier, le directeur général de la Bhs, Bocar Sy, accompagné de son homologue de la Sonad était à Paris, le week-end dernier. Dimanche, ils ont rencontré des responsables d’association afin de leur présenter le pack diaspora. «Dans le cadre de notre politique de proximité et d’adaptation de nos produits, nous avons décidé d’être davantage plus près de nos compatriotes de l’extérieur. Cette proximité est d’abord géographique, à savoir ouvrir des points dans tous les endroits où se trouvent des Sénégalais de l’extérieur», a expliqué le directeur général de la Bhs qui a annoncé l’ouverture d’un guichet dans le 19e arrondissement, sur le boulevard Archerau. Qui ajoute : «Tout le monde sait que la Bhs offre des comptes et des produits destinés à l’accession à la propriété immobilière. Mais on a décidé d’offrir des produits différents de ceux destinés aux Sénégalais de l’intérieur.»
Le pack diaspora est composé d’un compte chèque gratuit, d’un compte épargne, et d’un colis d’assurance. A l’endroit des émigrés, Bocar Sy lance : «Ce que nous demandons au client, c’est de trouver son projet d’acquisition de terrain ou de logement, ou d’achèvement ou d’extension de logement et de nous le soumettre.» De plus, soutient le Dg, ce type de produit offrira aux clients établis à l’étranger : «Des conditions financières beaucoup plus avantageuses en termes de taux et de durée que les comptes classiques.»
Pour le volet assurance, le Dg de la Sonam-Vie, Souleymane Niane, a expliqué les raisons qui l’ont poussé à se lancer dans ce partenariat : «L’expérience nous a montré qu’aux Etats-Unis, en France et ailleurs en Europe, à l’occasion du décès d’un émigré, il y a toujours des problèmes pour rapatrier le corps. Les gens font toujours recours aux quêtes. On s’est donc dit qu’avec le pack diaspora, il serait bien d’associer un produit d’assurance qui prendrait en charge le rapatriement du corps.» Ce volet couvre trois choses, à savoir le rapatriement du corps, un billet aller-retour pour un accompagnant, une mise à disposition de la famille d’accueil d’un certain capital pour le besoin des funérailles. Mais à côté de cela, le client qui a souscrit au pack se voit également offrir un billet aller-retour pour aller assister aux funérailles d’un proche décédé au Sénégal.
Côté coûts, M. Niane soutient qu’ils sont en fonctions de la situation des émigrés. Pour cela, le client peut choisir entre trois options. La première qui coûte 21 000 Cfa par an correspond à 1 500 000 pour le produit, soit 500 000 francs Cfa pour le rapatriement, 500 000 pour l’accompagnateur et 500 000 francs pour les frais d’obsèques. Le Dg précise que cette option s’adresse surtout aux émigrés en Afrique. Pour la deuxième option, le client doit cotiser 40 500 par an. Elle correspond à 1 000 000 de francs pour le rapatriement, 1000 000 pour l’accompagnateur et 500 000 pour les frais d’obsèques. En fin pour la dernière option (60 000 par an), 2 000 000 sont réservés au rapatriement, 1 000 000 pour le billet aller-retour de l’accompagnateur du corps et 500 000 pour les frais d’obsèques.
Le Quotidien.
Par Thierno DIALLO