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 La chaumière africaine

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julie
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julie


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MessageSujet: La chaumière africaine   La chaumière africaine EmptyLun 4 Aoû 2008 - 9:16

Ou Histoire d’une famille française

Jetée sur la côte occidentale de l’Afrique

A la suite du naufrage de la frégate « La Méduse »

  • Par Charlotte Dard
  • L’Harmattan 2005
  • 115 pages



C’est une femme qui, la première , a offert une vision de l’Afrique noire au public français du dix-neuvième siècle, Charlotte Adélaïde Dard est sans doute aussi une des seules femmes à avoir survécu à un naufrage et à rapporter cette épreuve dans un livre. Ouvrage hétéroclite, composé de scènes sentimentales et personnelles, de relations de faits historiques et politiques, de descriptions géographiques et anthologiques du Sénégal, La Chaumière africaine illumine la classe moyenne colonisatrice à laquelle l’auteure appartient, les conditions matérielles et politiques de la colonisation en Afrique au début du dix-neuvième siècle, les rapports entre Noirs et Blancs. Bien qu’elle ait été témoin oculaire du drame de La Méduse et de la colonisation de l’Afrique au début du dix-neuvième siècle, Charlotte Dard est restée jusqu’à nos jours pratiquement inconnue. Qui est cette femme et quelles furent ses expériences ? Qu’est ce qu’elle nous apprend de l’affaire de La Méduse ? Quelles en étaient les implications politiques ? Quelle est l’importance historique et littéraire de La Chaumière africaine ? En apportant des réponses à ces questions, cette réédition nous permet enfin de connaître Charlotte Dard elle-même et son ouvrage. Depuis la jeune fille de dix-huit ans qui part à Paris en 1816 jusqu’à la femme mûre qui publie ce livre huit ans plus tard, La Chaumière africaine nous présente une personne forte, active, déterminée et engagée : un des visages de la femme française des siècles passés qu’il importe de connaître.

Cette réédition est présentée par Doris Y. Kadish, professeur à l’Université de Géorgie aux Etats-Unis. Cette dame est la femme de Jean Dard, le premier instituteur bourguignon envoyé à Saint-Louis du Sénégal pour enseigner le Français à partir du Wolof. Jean Dard est l’auteur d’un Dictionnaire français-wolof et français-bambara, suivi du Dictionnaire wolof-français, Paris imprimerie royale, 1825. Il est aussi l’auteur de Grammaire wolof ou Méthode pour étudier la langue des noirs qui habitent les royaumes de Bourba-Yolof, de Walo, de Damel, de Bour-Sine, de Saloume, de Baole , en Sénégambie, Paris : Imprimerie royale, 1826.

Doris Y. Kadish (Athens, Georgia Etats-Unis) s’étonne de voir à quel point on a mal lu Charlotte Dard, jusqu’à refuser le mérite littéraire et historique de son ouvrage. Pierre Jourda déprécie ce « récit maladroit » (L’Exotisme dans la littérature française depuis Chateaubriand II (Genève : Slatkin ; 197O). Léon Fanoudh-Siefer commente sa « gaucherie mélodramatique » « ses qualités littéraires qui sont plus que médiocres », « la fadeur de ses déplorations » et il critique « l’édifice des lamentations que constitue La Chaumière africaine (Le mythe du Nègre et de l’Afrique noire dans la littérature française de 1800 à la 2e Guerre Mondiale, Paris, Klincksieck, 1968, Dakar, Les Nouvelles Editions Africaines, 1980).

Selon Roger Mercier, « Mme Dard manque malheureusement de talent littéraire » et « la sincérité dans l’expression des sentiments est quelque peu altérée par l’utilisation des artifices littéraires à la mode » (« Le naufrage de La Méduse » : réalité et imagination romanesque, Revue des Sciences Humaines, janvier-mars 1967). Fanoudh Siefer explique sa présentation hyperbolique des événements par « la sensibilité féminine de l’auteur, prête à s’émouvoir de tout, à se mobiliser pour rien avec une tendance très nette au drame. »

Au début du XIXe siècle, la traite des Nègres et son abolition étaient à l’ordre du jour. Jean Dard adresse une lettre dédicace « à la Société établie à Paris pour la propagation de l’instruction élémentaire » et « à Messieurs les membres du Comité pour l’abolition de la traite des Noirs. Napoléon Bonaparte a rétabli en 1802 la traite des Nègres abolie par la Convention en 1794. Deux grandes figures de la Révolution française : Constantin-François Volney, l’auteur de Voyage en Egypte et Syrie (1787) et l’abbé Henri Grégoire, l’auteur de De la littérature des Nègres ou recherches sur leurs facultés intellectuelles, leurs qualités morales et leur littérature. (1808) se sont battus pour l’abolition des l’esclavage en défendant la thèse de l’Egypte nègre.

Dans l’avant propos de son livre Grammaire wolof ou Méthode pour étudier la langue des Noirs (Paris. Imprimerie Royale, 1826), Jean Dard soutient que l‘Egypte nègre a civilisé la Grèce : « L’Egypte, dont les habitants, au rapport d’Hérodote, avaient l’épiderme noir et les cheveux crépus, l’Egypte a été le berceau et la première patrie des connaissances humaines. C’est de cette contrée que l’art de l’écriture et les éléments des sciences furent importés dans la Grèce qui était alors beaucoup plus barbare que n’est aujourd’hui la nation des nègres, s’il est vrai que ses habitants se nourrissaient de glands et ignoraient l’usage du feu. »

Mme Charlotte Dard partageait-elle les idées de Jean Dard qui, en revendiquant le caractère « nègre » des peuples de l’Egypte, mérite selon Robert Cornevin de figurer en tant que précurseur de la négritude ? (« Précurseurs de la négritude au XIXe siècle : Edward W. Blyden ou Jean Dard ? Journal of African History, 9, 2, (1968). Précisons que Léopold Sédar Senghor a écrit dans Liberté 1, Négritude et humanisme, (Le Seuil 1964) que l’abbé Grégoire est le précurseur de la négritude.

Le livre de Charlotte contient des traces qui peuvent autoriser à penser qu’elle souscrivait à la vision humanitaire et éclairée de son mari. Certes cette vision est problématique, selon Doris Y. Kadish.

Cette défense de la thèse de l’Egypte nègre se trouve consignée dans les pages 169 et 170 de l’ouvrage de Joseph Gauchet, Les débuts de l’enseignement en Afrique francophone. Jean Dard et l’Ecole Mutuelle de Saint Louis du Sénégal publié aux Editions Le livre africain à Paris en 1968. Ce livre a été préfacé par Amadou-Mahtar M’Bow qui était alors ministre de l’Education du Sénégal. Nous regrettons qu’il n’ait pas évoqué la défense de la thèse de l’Egypte nègre par Jean Dard, thèse chère à Cheikh Anta Diop. Nous déplorons que Fanoudh Siefer soit le seul Africain, à notre connaissance, à avoir étudié le livre de Mme Charlotte Dard. Mais il n’a pas consulté le travail de son mari qui est mort le 1er octobre 1833 à Saint-Louis et enterré au cimetière de Sor.

Amady Aly Dieng
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