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Nombre de messages : 6903 Age : 62 Date d'inscription : 19/12/2006
| Sujet: Les Femmes Vertueuses - Rabi'a El Aâdaouia el Basrya Lun 14 Juil 2008 - 16:15 | |
| Rabi'a El Aâdaouia el Basrya (Oum El Khaïr) (Que Dieu ait son âme)
Native de Bassora, vers la fin de l'an un de l'Hégire, Oûtba ibn Ghazaouan fonda Bassora, en l'an seize de l'Hégire, sous l'ordre de l'émir des croyants, Omar ibn El Khattab (que Dieu l'agrée).
Rabi'â était la quatrième des filles, et il parait qu'à cause de cela, elle prit le nom qui correspondait à son rang. Son père Ismaïl El Aâdaoui se réjouit de sa naissance. Il avait une petite barque avec laquelle il travaillait et subvenait à ses besoins. Mais la pauvreté le poursuivit constamment. Il habitait dans le quartier des miséreux dans la banlieue de Bassora, alors qu'elle était la ville des riches, à cause de ses grands marchés. Les coutumes des gens changèrent, et la débauche et l'excès s'installèrent.
Bassora était la ville des Mosquées les plus importantes, où se trouvaient les savants les plus éminents, les ascètes et les ermites les plus connus.
Rabi'â grandit dans ce riche milieu mais son âme resta pure. Son père décéda et laissa la famille sans ressources. De nombreux habitants quittèrent Bassora à cause d'une longue sécheresse, et les gens se dispersèrent ainsi que la famille de Rabi'â. Elle resta seule sans père ni mère.
Un brigand kidnappa Rabi'â et la vendit au marché des esclaves pour un prix dérisoire.
De la liberté, elle passa à l'esclavage. (On dit qu'elle apprit à jouer des instruments de musique). Malgré sa situation malheureuse, elle se tourna vers Dieu. Lui demandant du fond de son coeur de la guider.
Durant la journée, elle travaillait durement et la nuit, enfin libre de ses maîtres et de la vie, elle la passait en prière.
Créateur des créatures, elle L'invoquait et Lui parlait craintivement, tout en pleurant.
Une nuit, son maître passa près de sa chambre et l'entendit parler à voix haute. Il s'approcha de la porte et prêta l'oreille, il perçut distinctement : "Mon Dieu Tu sais que mon coeur réclame ton obéissance et la lumière de mes yeux ton adoration, si cela dépend de moi, je ne laisserais pas une seconde s'écouler sans Te parler. Mais Tu m'as abandonnée entre les mains de cet individu, le plus inflexible d'entre Tes créatures".
Le coeur de son maître fut prit de compassion. Le lendemain matin il l'affranchit et lui fit don de sa liberté.
On racnta à son sujet, des histoires complètement chimériques. D'après ces anecdotes mensongères on disait : Une fois libérée, elle joua dans les cabarets et les bars, ensuite elle revint vers Dieu. Tout cela n'était que des racontars sans fondements. Je tenais à le souligner afin que le lecteur en soit averti.
Une fois en liberté, Rabi'â était une des plus assidues dans les réunions de savants comme le savatn Has-san El Basri l'érudit exégète, ainsi que Rabah ibn Amrou El Qaïs et d'autres encore.
Son coeur se rassasia de savoir et de l'amour de Dieu et de Son Prophète (PBSL). Elle choisît de vivre en ermite et passa son temps en faveur de l'invocation et de la prière.
Abdel Ouahed ibn Zaïd qui était un ascète affable la demanda en mariage. Elle lui répondit : "Demande à une autre, qui a du goût pour le mariage, pas moi, je me suis consacrée intégralement à Dieu l'Unique."
Quelque temps après, un homme richissime de Bassora, Mohammed ibn souléiman El Hachimi, la demanda en mariage et il lui offrit une grande richesse pour dot. Elle lui écrivit en ces termes : "Mépriser les biens terrestres repose le corps, les désirer n'engendre que tristesse et souce. Prépare ce que tu emporteras vers ton Créateur et oeuvre dès à présent pour le jour où tu le rencontreras. Sois ton propre légataire et ne laisse pas les hommes se partager tes biens. Renonce au monde d'ici-bas et que seule la mort rompe ton jeûne. Quant à moi, si Dieu m'avait accordé une fortune égale, ou même triple de la tienne, je n'aurais guère éprouvé de satisfaction à me détourner de Lui, ne fut-ce qu'un instant. Ni toi ni la richesse ne m'interessent, car si je me marie avec toi, tu me détourneras de Dieu, et cela, je ne le tolérerai jamais."
Le Messager de Dieu vénéra et adora Dieu, d'ou le surnom donné au Prophète (PBSL) par les Arabes : "Mohammed le fervent passionné de Dieu".
Le Prophète (PBSL) dit : "Mon Dieu ! Fais en sorte que Ton amour soit plus fort que tout, et Ta crainte soit la plus grande épouvante à mes yeux, que les occupations terrestres m'importent peu en compensation au désir ardent de Ta rencontre. Si Tu as tranquillisé les hommes pour leur vie terrestre, fais en sorte que je sois serein dans Ta dévotion."
Rabi'â suscita un nouveau mode de dévotion. Son adoration de Dieu confine les coeurs, exalte l'âme, la canalise et l'élève vers Lui.
Elle avait une compagne qui l'aida dans ses travaux ménagers, appelée Abda fille de Abi Choual. Cette dernière rapporta sur elle, les faits suivants :
"Rabi'â était une croyante fervente, passant ses nuits à prier. Quant l'aube apparaissait, elle fermait les yeux, une ou deux heures environ, et en se réveillant elle disait : O mon âme ! Combien de temps dormiras-tu, et à qu'elle heure te lèveras-tu ? Tu risques de dormir aujourd'hui pour te réveiller le jour du Jugement Dernier."
Parmie ses prérogatives, elle disait :
" O mon Dieu ! Je me réfugie en Toi, loin de toutes les créatures, qui m'éloignent de Toi, et de tous les obstacles qui s'interposent entre Toi et moi."
Elle ajoutait :
"O mon Dieu ! Les étoiles s'éteignirent et les yeux s'assoupirent, les monarques ont fermé leurs portes, Grande ouverte est la Tienne, chaque soupirant a rejoint sa bien-aimée, et telle est ma manière d'être entre Tes Mains."
Elle répétait :
"O mon Dieu ! La nuit apparaît et le jour disparaît, j'espère que mon cantique, T'a plus. As-Tu agrée ma nuit, afin que je m'en réjouisse, ou l'as-Tu déclinée, pour que je m'en console, par Ta puissance, Tu es mon illumination, tant que Tu me donneras vie, il en sera toujours ainsi. Par Ta puissance, si Tu me chassais de Ta porte, je ne la quitterais point, Et seule Ta magnificence, en mon coeur demeure."
Elle faisait la prière du soir "isha" et invoquait Dieu en ces termes :
"Assoupis sont les yeux, à leur inattention les oublieux, Seule Rabi'â la pécheresse, entre Tes mains persiste. Daigne sur elle jeter un coup d'oeil. Qui d'elle éloigne, l'illusion du sommeil, Par Ta gloire, par Ta puissance, ni de nuit, ni de jour, De Toi ne serai inattentive, à l'exception du sommeil de la mort, Et assidûment n'aurai, jusqu'à Ta rencontre."
Rabi'â était d'une simplicité désarmante concernant ses habits, sa nourriture et son ameublement. Elle refusait l'orgueil, la vantardise, l'outrecuidance, l'hypocrisie, les éloges et le bavardage.
Certaines femmes réunies autour d'elle lui demandèrent : "Prie pour nous".
Elle leur répondit :
"Qui suis-je pour prier, pour une autre que moi ? Priez Dieu, Il répondra à celles qui sont en détresse."
Quand on lui demanda : "O Rabi'â, que cherches-tu en récompense à tes prières ?"
Elle répondit : "Je ne veux aucune récompense ; Je le fais afin que l'Envoyé de Dieu (PBSL) ressente de la joie le jour de la Résurrection et dise aux Prophètes : Regardez ce qu'une femme de ma Communauté à fait".
Une fois, un exégère illustre, Soufyan Et Taouri lui rendit visite pour demander un conseil, elle lui répondit :
"Tu es un temps défini, si un jour disparaît une partie de toi disparaîtra, le tout disparaîtra. Tu dois t'adonner à la vénération de Dieu."
Elle priait et pleurait constamment, elle lisait le Coran et disait : "Gardez secrètes vos bonnes actions comme vous gardez secrètes vos mauvaises actions."
On demanda un jour à Rabi'â : "Quand la créature est-elle satisfaite ?"
Elle répondit : "Lorsque les épreuves lui procurent la même joie que les bienfaits."
Elle quantifia son amour pour Dieu en disant :
"Mon bien aimé sans équivalent, Ni rival dans mon coeur, Mon bien aimé disparaît de ma vue et de mon corps, Par contre dans mon coeur, Il est l'intime."
Et elle ajouta :
"O médecin du coeur ! O espérance ! Donne moi quelques remèdes afin d'apaiser mon emportement. O ma fierté ! Et ma vie de tous les jours, Je me suis détachée de toutes les créatures, J'attendais de toi un intermédiaire, qui fut mon suprême espoir."
Et elle ajouta :
"Je T'adore, de deux amours. Une inclinaison passionnée, Et une dévotion égale à Ta magnanimité, Par contre l'adoration passionnée, C'est mon culte sans T'associer autre chose, Et la dévotion qui T'es due, C'est Ta manifestation à moi, afin que je puisse Te voir ? Pas de louange, ni pour le premier amour, ni pour le second qui ne m'est pas dû. Par contre à Toi, la louange dans le premier et le second amour."
Lorsqu'elle sentit sa mort prochaine, elle remit à Abda un testament et lui dit : " O Abda ! Ne révèle à personne ma mort, mets-moi ma robe, qui me servira de linceul."
Lorsqu'elle mourut Abda lui mit la robe qu'elle portait de son vivant et elle l'enveloppa dans son châle de laine. Elle avait quatre vingt ans.
Que Dieu ait son âme.
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