La mouche de l’oignon
Les jeunes oignons de semis ne résistent pas aux attaques de la mouche, d’autant que la larve peut s’en prendre successivement à plusieurs plantules, qui s’étiolent puis finissent par mourir. Les oignons plus développés résistent mieux, mais peuvent flétrir en cas de fortes chaleurs. Les attaques plus tardives favorisent le développement de pourritures qui ne se voient qu’à la récolte. Cette présence de pourriture est très dommageable pour la conservation des oignons. De plus, les matières végétales en voie de décomposition attirent d’autres insectes qui viennent pondre dans le bulbe et dont les asticots viennent rejoindre les larves de la mouche de l’oignon. Les échalotes peuvent également être touchées, ainsi que les semis de poireaux.
Deux à cinq générations
L’insecte passe l’hiver sous forme de pupes brunes ovoïdes. L’adulte en sort, entre avril dans le Midi et fin mai dans le Nord. La maturation sexuelle des femelles dure 12 à 20 jours, et il s’ensuit plusieurs cycles de pontes car leur longévité atteint presque deux mois. Les œufs sont pondus isolément ou par paquets de 15 ou 20 sur le collet, à l’aisselle des feuilles ou entre les écailles du bulbe. Une seconde génération apparaît à partir de juillet, suivie de deux ou trois autres si les conditions sont favorables. C’est cependant la première génération qui fait le plus de dégâts. La durée de vie de la larve varie, de 45 jours à 15°C à moins de 20 jours s’il fait chaud. Elle pénètre dans les tissus de la plante, soit au départ des feuilles, soit à la base des racines. Des pourritures bactériennes s’installent au niveau des lésions et la larve se nourrit de ces tissus en décomposition. A la fin de son développement, elle quitte la plante pour d’enfoncer dans le sol à 5/10 cm de profondeur. Là, soit elle se nymphose pour donner, au bout de 15-20 jours, un adulte, soit la température du sol lui indique que l’hiver approche : elle va alors hiverner sous forme de pupe
Moyens de lutte
La lutte directe est difficile car, une fois installées, les larves ne sont guère accessibles. Il faut se concentrer sur la prévention. Les semis tardifs peuvent permettre d’échapper à la première génération – qui fait le plus de dégâts. La mouche de l’oignon est attirée par l’odeur du fumier frais ou de purin : évitez leur usage, dautant que l’oignon est une culture peu exigeante. La bestiole compte également de nombreux ennemis parmi les insectes : veillez à entretenir la biodiversité du potager pour favoriser ces derniers. L’association avec la carotte semble avoir une certaine efficacté pour brouilles les repères olfactifs de leurs mouches respectives. Des rotations variées, où l’oignon ne revient pas au même endroit avant 4 ou 5 ans constituent également une sage précaution. Les chercheurs de l’institut de recherche de l’agriculture biologique FIBL, en Suisse, ont attribué une certaine efficacité à l’untilisation d’infusions de plantes à odeur forte comme la tanaisie, réputée insectifuge. L’utiliser en arrosage deux fois par semaine pendant la période des vols (300g de plante fraîche pour 10 litres d’eau, non dilué). Mais le moyen le plus efficace, si vos oignons subissent chaque année des attaques de mouches, reste la pose très soigneuse de filets anti-insectes (en enterrantt les bords) pendant la période des vols.