LA SOURIS DE FANTAR(suite)
Ça faisait déjà plusieurs semaines qu’elle n’avait pas vu quelqu’un lui adresser la parole. Et Sandrine insista « vite vite,il va te prendre ».Julie se leva mais elle retomba aussitôt. Sandrine comprit qu’il fallait aller la chercher. Elle courut vers elle,la souleva et lui demanda de s’appuyer sur elle pour avancer. Le chat accéléra sa course,mais elles arrivèrent a temps à refermer la porte derrière elles.
Julie était couchée par terre et ne pouvait pas répondre aux multiples questions de Sandrine qui voulait faire quelque chose pour l’aider. Elle arriva juste à désigner du doigt le fromage qu’elle avait aperçu sur la table à manger. Sandrine se dépêcha de le lui apporter. Elle lui amène aussi un verre de lait. Maintenant Julie avait la force de lui dire merci. « Je m’appelle Julie » ; « moi c’est Sandrine, qu’est ce que tu fais à cette heure dans la rue » ? Julie lui raconta toute son histoire. Sandrine ne put retenir ses larmes qui avaient fini de mouiller sa jolie robe. Elle lui promis désormais de toujours partager avec elle son repas.
Julie était maintenant chez elle. Sandrine lui avait donné assez de fromage et de lait pour se nourrir durant tout le reste de la journée. Elle profitait toujours de l’absence de ses parents pour lui apporter à manger et pour lui tenir compagnie pendant un bon moment. Elles étaient tellement liées qu’elles ne pouvaient plus rester une seule journée sans se voir. Elles avaient fini par être de vraies amies.
Venu alors le moment de la séparation. Les parents de Sandrine ont été affectés dans une autre ville et donc étaient obligés de déménager. C’est Sandrine qui était venue lui annoncer. Elle lui apporta pour la dernière fois du fromage et du lait. Elle lui offrit aussi ses plus belles robes. Elles étaient assises l’une face à l’autre. Elles se regardèrent et les mots n’arrivèrent pas à sortir de leur bouche. A la place, ce sont les larmes qui parlaient pour elles.
Cette fois Julie n’avait aucune envie de mourir. Elle avait beaucoup de projet. Mais Dimbo s’était solidement accroché a sa patte. Il s’apprêter même à se saisir de son cou, mais Julie ne resta pas sur place. Elle avait toujours l’espoir de se sauver. La porte de sa maison était ouverte et elle voyait accrochées sur le mûr la photo de ses parents et celle de Sandrine. Elle fournit alors un effort miraculeux et parvint à franchir la porte. Elle échappa donc aux griffes du chat mais non sans lui laisser sa patte. En effet elle s’était sectionnée au niveau du genou. La belle et ravissante Julie devint ainsi une handicapée.
Julie eut des problèmes pour se soigner comme il le fallait. Elle n’avait pas assez d’argent. Aussi, les filles n’arrêtaient pas de se moquer de son infirmité. Les garçons ne s’intéressaient plus à elle. La vie ne lui disait plus rien à Fantar. Elle vendit sa maison et prit le train pour une destination qu’elle ne s’était même pas fixée. Elle arriva a la gare de Malar. Elle tomba quand elle voulut sortir du train. Sa patte n’était pas complètement guérie. Personne ne vint à son secours. Les gens vaquaient à leurs occupations et parfois la piétinaient même. Mais une jeune fille accourut vers elle et l’aida à se lever. Julie pouvait maintenant marcher. Elle leva la tête pour remercier la jeune fille et ne put s’empêcher de crier « SANDRINE ». Oui,c’était son amie d’enfance. Mais Sandrine ne l’avait toujours pas reconnu. Elle n’avait jamais connu une handicapée de sa vie. Julie remarqua qu’elle ne l’avait pas reconnu, alors elle dis « tu m’as déjà oublié ? C’est moi Julie ». Sandrine sauta sur elle et la serra contre elle. Ensuite elle fixa sa patte et sortit des larmes. « C’est le chat » ? Julie dit oui de la tête. Et Sandrine lui dit « Ne t’inquiètes pas,je connais un bon médecin,le docteur Civix, il vas certainement pouvoir faire quelque chose pour toi, allons le voir ».
A suivre….