L’intimité, constituante principale des relations de couple, un concept difficile à définir !
Chaque individu a sa propre idée sur ce qui constitue l’intimité et chaque couple en a sa propre expérience. Pour certains, l’intimité correspond à une promenade main dans la main, au partage des émotions, à un repas au restaurant, à un contact amoureux ou sexuel. Pour d’autres, il s’agit d’un concept vague qui se rapporte à bien peu de choses concrètes.
Cela ne signifie pas que ces personnes n’ont pas envi de partager de l’intimité avec un partenaire, mais le fait est que certains individus ont peu d’expérience dans le domaine des relations interpersonnelles.
Qu’est ce que l’intimité ?
Le concept d’intimité est difficile à définir et, pourtant, il s’agit de la constituante principale des relations de couple. Le mot « intime » vient du latin intimus désigne ce qu’il y a de plus intérieur. Dubé, Mc Adams et Weiss définissent l’intimité comme un besoin qui s’exprime par une préférence pour des relations d’échange et d’affectivité avec l’autre. C’est également une faculté qui permet de satisfaire le besoin d’être rassuré sur sa propre valeur et qui permet aussi de s’intégrer socialement. Erickson souligne que la capacité personne de s’engager vis-à-vis d’une autre personne implique l’acceptation des sacrifices et des compromis liés au maintien de l’engagement. Hatfield ajoute que l’intimité est un processus par lequel deux individus essaient de se rapprocher l’un de l’autre afin de se rapprocher l’un de l’autre afin de se connaître dans ce qu’ils de plus profond. Les aspirations personnelles tendent à être comblées par la relation d’intimité.
Le désir sexuel, une composante de l’intimité du couple !
Le désir sexuel est également une composante dans le couple. Il se définit par une énergie (la libido) et l’envi d’un rapprochement avec l’autre. Les manifestations du désir sexuel sont nombreuses ; elles peuvent prendre la forme d’un comportement (rapprochement physique, caresse sexuelle, etc), d’un désir affectif (proximité, échanges,etc.) ou d’un désir émotif (ressenti, expression et partage de sentiment). La plainte la plus couramment adressée aux thérapeutes conjugaux concerne la baisse du désir sexuel, que celle-ci soit vécu par un seul ou les deux membres du couple. Plusieurs éléments sont à considérer lors d’une baisse du désir. Il est important d’évaluer si celle-ci est passagère ou si elle est graduellement installée. Dans le premier cas, il est possible que le stress, le surmenage, l’anxiété, une situation précaire ou un ajustement dans le couple précipitent cette situation. Quatre facteurs liés à la dynamique conjugale permettent d’explorer une baisse su désir en lien avec les habitudes du couple.
Le premier élément concerne la baisse de la fréquence des activités sexuelles. Il est important d’évaluer la fréquence réelle par rapport à la fréquence souhaitée. Il est curieux de constater un écart important quant à la perception des hommes et celle des femmes de la population en général. En effet, les hommes ont tendance à surestimer le nombre de contacts sexuels sur une période donnée, tandis que les femmes procèdent inversement.
Le deuxième élément se rapporte au comportement d’évitement ou toute autre forme de rituel qui permet d’esquiver les contacts sexuels dans le couple. Il s’agit par exemple de trouver des excuses, de se coucher avant ou après l’autre, d’émettre des messages quant au manque de désir etc.
Le troisième facteur lié à la baisse du désir est le répertoire des activités sexuelles. Lorsque le script sexuel (le déroulement) est rigide, limité et connu, l’excitation des paramètres tend à diminuer. L’exploration et la nouveauté font partie des ingrédients qui permettent de maintenir ou d’augmenter le désir dans le couple. Cependant, certaines personnes préfèrent les routines et la répétition des séquences de comportement. A moyen terme, cela risque dans certains cas de figer le script sexuel et d’empêcher la spontanéité du partenaire.
Le dernier facteur à considérer est l’absence de communication émotive dans la vie affective, intime et sexuelle. Le sujet devient parfois tabou, ce qui entraîne une diminution des comportements affectueux et l’apparition de pensées négatives. La communication émotive va au-delà de l’échange routinier ou superficiel. Elle implique le partage des émotions et des pensées intimes. Les échanges ont avantage à être assez nombreux afin que s’installe une certaine complicité entre les partenaires
Plusieurs exemples peuvent illustrer des moments où la qualité de l’échange n’est pas optimale. Par exemple : une discussion qui survient au même moment qu’un tâche ménagère ; un coup de téléphone inattendu ; un échange verbal qui se déroule lorsque les partenaires n’occupent pas la même pièce ; ou encore le début d’une discussion à l’heure du coucher. Ce sont là des situations qui entraînent une communication caractérisée par une difficulté majeure, soit l’absence de lien (de communication, d’échange affectif, d’intimité). Lorsque ces moments sont isolés les uns des autres et qu’un laps de temps important (de quelques jours à quelques semaines) s’écoule avant de reprendre la discussion, il devient plus difficile d’établir une relation affective entre les partenaires.
La communication affective
L’établissement d’une saine communication est la première étape vers la communication mutuelle. Pour que cela devienne possible, encore faut-il s’entendre sur les constituantes de l’intimité du couple. Et comme il est pratiquement impossible d’aborder la baisse du désir sexuel sans d’abord établir les constituantes de l’intimité, la définition de l’intimité sera explorée par un premier exercice. L’objectif est de dresser une liste de mots ou d’activités qui représentent l’intimité pour chacun des membres d’un couple. Il n y a ni bonnes ni mauvaises réponses. En comparant les listes, la discussion portera sur les ressemblances, les différences et les constituantes de l’intimité selon l’un et l’autre. Dans le cas où la liste d’un des partenaires se révélera pauvre, la discussion sera orientée sur des suggestions et le partage des composantes de la liste de l’autre partenaire. En aucun cas l’exercice ne devrait se dérouler dans une atmosphère de confrontation. Le but est de parvenir à un dialogue, à un échange constructif. La rigidité de certains individus témoigne souvent d’une incompréhension des désirs de l’autre et d’une tendance l’égocentrisme. Dans un couple, le partage, les compromis et la sensibilité sont les composantes essentielles d’une bonne entente. Une fois les listes d’activités intimes complétées, chacun des partenaires devra mettre en pratique un élément chaque semaine, jusqu’à ce que le couple soit satisfait du niveau d’intimité partagée.
Une attention particulière sera accordée à la nécessité de parler au « je », d’exprimer clairement ses demandes et ses intentions, et d’accorder une priorité aux « moments de qualité »dans le couple.
La dynamique de couple
La notion d’intimité se révèle complexe, et l’expression de l’engagement, de la confiance et de l’affection nécessite le recours à des habiletés interpersonnelles. Trois composantes sont nécessaires à l’établissement de l’intimité entre deux personnes : le partage des pensées, des croyances et des rêves, la sexualité (considérée sous l’angle des échanges et de l’attachement) et, enfin, la reconnaissance de sa propre valeur et de ses besoins individuels. La satisfaction à l’égard de la vie sexuelle est intimement liée à ces composantes.
Serigne Samba Ndiaye : Phytothérapeute ; web :
www.sambamara.com