Baghera Membre V.I.P.
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| Sujet: JUMEAUX SIAMOIS : Des axes de recherche pour une réalité Lun 8 Déc 2008 - 21:34 | |
| JUMEAUX SIAMOIS : Des axes de recherche pour une réalité au Sénégal.
De nouveaux axes de recherche sur les jumeaux siamois s’offrent à la chirurgie pédiatrique, ont indiqué des médecins chercheurs après observation de trois cas au CHU Le Dantec à Dakar.
« Nous avons pu observer dans notre service en moins de 5 ans (2003 à 2008) trois (3) cas de jumeaux siamois », a fait savoir vendredi le professeur Mamadou Ndoye du département de chirurgie pédiatrique de l’Université publique de Dakar (Ucad). Il se prononçait sur la question « Jumeaux siamois : mythe ou réalité ? », dans le cadre des séances de lecture mensuelle initiée par l’Académie nationale des Sciences et techniques du Sénégal (Ansts). C’est que, a constaté le Pr. Ndoye, « dans nos pays, certaines malformations en général et celle-ci en particulier peinent à devenir une réalité, la plupart considérant ces enfants comme des démons, des sorciers voire un sort jeté dans la famille ». Or, le premier des trois cas d’aspect complet (deux enfants accolés) enregistrés a subi une intervention réussie. Il s’agit de deux filles nées à Dakar, réunies à la naissance, notamment par leur foie (paroi abdomino-thoracique) séparée avec succès, après environ 5 heures d’opération « délicate » et prise en charge par une équipe pluridisciplinaire (chirurgien, radiologue, anesthésiste, etc.). Les jumelles ont aujourd’hui 5 ans. « C’est le premier succès en Afrique au sud du Sahara », a relevé M. Ndoye. En revanche, les deux autres cas n’ont pu être traités. Ils sont morts avant toute intervention chirurgicale. Dans le deuxième cas observé, les enfants reliés par le thorax (forme thoracopage) provenant de Saint-Louis ont décédé après 17 jours de vie l’un après l’autre à une heure d’intervalle. Dans le troisième cas provenant de Ziguinchor, les deux filles soudées par le bassin (ischiopage) ont rendu l’âme le lendemain de leur transfert sur Dakar. Celles-ci avaient notamment beaucoup de malformations internes, alors que les siamois de Saint-Louis présentaient des cardiopathies très graves. En tout cas, il a été possible d’asseoir une méthodologie et un processus d’intervention autour de deux équipes pour faire face à ces situations rares, avec un cas survenant entre 50.000 et 200.000 naissances par an. Mais, plusieurs médecins présents dans la salle de conférence de la Polyclinique de Dakar où a eu lieu la séance de présentation ont demandé au Pr. Ndoye s’il existe des facteurs déterminants dans ces anomalies. Le chercheur a fait remarquer que la consanguinité prédispose à la malformation au regard notamment des deux cas de Dakar et Ziguinchor. Les parents des enfants séparées avec réussite sont des cousins germains (consanguin au 1er degré) et ceux des siamoises provenant du Sud du pays le sont au second degré. Il a admis la nécessité de poursuivre l’analyse sur les possibles causes environnementales, culturelles, etc., de l’anomalie qui semblerait toucher beaucoup plus le sexe féminin (60 à 75 %). LeSoleil - M.L.BADJI | |
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