Le Groupe d’experts AMDAR s’est réunit du 17 au 21 novembre dernier pour examiner divers moyens d’élargir la couverture de ce programme au plan mondial. Accueillie par le Service météorologique de la Malaisie, cette réunion du Groupe d’experts AMDAR a rassemblé les représentants des pays Membres de l’Organisation météorologique mondiale (OMM) qui participent directement au programme AMDAR.Les données météorologiques recueillies par cette flotte de 250.000 avions de ligne servent en particulier à la prévision du temps et du climat et ces données sont également prises en compte par les systèmes d’alerte précoce en cas de catastrophe
Le programme
AMDAR mobilise des avions de ligne locaux ainsi que certains appareils militaires et privés pour collecter et transmettre automatiquement des données d’observation météorologiques et environnementales lors de leurs vols réguliers. Des capteurs placés à bord, des ordinateurs et des systèmes de communication recueillent, traitent, mettent en forme et transmettent ces données météorologiques vers des stations au sol par le biais de liaisons satellite ou radio.
Une fois au sol, les données météorologiques sont retransmises vers le réseau mondial des Services météorologiques nationaux et vers les autres utilisateurs autorisés. Elles peuvent ainsi être prises en compte par les systèmes d’alerte précoce en cas de catastrophe.
Le système
AMDAR permet ainsi de réaliser des observations météorologiques dans des zones qui sont dépourvues de systèmes d’observation au sol, grâce au fait que les compagnies aériennes commerciales couvrent de larges secteurs de la planète.
Les données
AMDAR recueillies par les avions de ligne fournissent aussi des renseignements très importants sur les zones océaniques normalement dépourvues de tout autre système d’observation météorologique. Il s’agit de données à haute résolution qui permettent de déceler des phénomènes atmosphériques majeurs qui seraient mal élucidés par d’autres systèmes. Les Services météorologiques nationaux utilisent ces données pour améliorer leurs informations et prévisions météorologiques, y compris les alertes précoces à d’éventuelles catastrophes, et pour approfondir l’analyse des régimes climatiques locaux et régionaux, précise l’Organisation météorologique mondiale (OMM).
Le nombre d’avions de ligne équipés de dispositifs
AMDAR a été multiplié par cinquante depuis le lancement de ce programme il y a dix ans, en 1998. La couverture mondiale des observations du vent et des températures s’est aussi considérablement accrue dans une coupe verticale de l’atmosphère comprise entre le sol et 10000mètres d’altitude, c’est-à-dire dans une zone importante pour la prévision opérationnelle.
Ces dernières années, la couverture s’est aussi élargie en Afrique et en Asie de l’Est. Bien qu’il existe encore de nombreuses régions du globe où les données sont rares, le Groupe d’experts
AMDAR, de concert avec l’OMM, collabore avec les Services météorologiques nationaux et les compagnies aériennes locales à la mise en œuvre de composantes nationales du programme
AMDAR.
Tous travaillent par exemple à augmenter la portée de ce programme dans un certain nombre de régions, dont la Sibérie, les Caraïbes et l’Amérique du Sud, le Moyen-Orient, l’Asie centrale et du Sud-Est, le Pacifique Sud-Ouest et l’Afrique. Le développement d’un programme AMDAR en Malaisie permettrait par exemple d’obtenir des données d’observation métrologiques en altitude d’une qualité satisfaisante dans des zones pauvres en données de l’Asie du Sud-Est et de la partie orientale du Pacifique.
Pierre MELQUIOT.