Le Sénégal, un exemple à imiter en Afrique
Des sommités scientifiques de renommée mondiale se sont donnés rendez-vous à Dakar pour un Colloque international sur la “gestion des récifs artificiels pour l’aménagement des pêches et la conservation des ressources marines“ qui a démarré hier, mardi 11 novembre, au Méridien Président.
A cet effet, le Président de la Fédération sénégalaise de pêche sportive (Fsps) a d’emblée fait remarquer que c’est la première fois que l’Afrique de l’Ouest abrite un tel colloque qui selon Abdou Goth Diouf est le “fruit d’un partenariat entre la Fédération et le ministère de l’économie maritime“ dont estime-t-il, “les autorités ont collaboré avec celles de la Fsps à la mise en œuvre d’une politique de protection et de repeuplement des ressources marines“.
Et le président de l’instance fédérale d’indiquer qu’en marge de la mission principale de la structure qu’il dirige, elle a également “conçu et réalisé un vaste programme d’immersion de récifs artificiels dans le cadre de la lutte contre la dégradation de l’environnement marin et le maintien de la biodiversité“. “C’est ainsi, révèle-t-il, que plus de 150 récifs artificiels couvrant une superficie de plus de 1000 hectares, estimée par les experts, ont été immergés au large des côtes sénégalaises durant ces dernières années“. “Un résultat qui place selon lui, le Sénégal dans le peloton de tête des pays pratiquant la mise en place des récifs artificiels derrière le Japon, les Etats-Unis et la France“.
Ne disposant de “moyens de faire des préfabriqués en béton comme dans certains pays, dira Abdou Goth Diouf, nous avons fait preuve d’ingéniosité et de créativité pour arriver à ce résultat appréciable qui fait la fierté de notre organisation“.
Par ailleurs, fait marquer le président de la Fsps, « s’il est vrai que l’immersion des récifs artificiels est une réponse à la baise des rendements des petits producteurs et à la production de la zone côtière, il n’en demeure pas moins que la gestion et l’exploitation de ces récifs ne sont pas toujours bien maîtrisées ».
Il appelle au rassemblement des acteurs afin soutient-il de « développer des argumentaires scientifiques robustes et élaborer des modèles de gestion capables d’assurer la pérennité de notre activité et contribuer au développement du secteur de la pêche ».
Abdou Goth Diouf terminera son discours par un rappel du palmarès de l’équipe nationale de pêche sportive qui a été championne du monde en Espagne en 2002 et au Sénégal en 2003, vice-championne en 2000 en Italie, lauréat du prix International Quality Crown à Londres (Bid 2006) sans occulter le titre de Meilleur sportif décroché en 2003 ainsi que le Prix du lion d’Or en 2002, 2003, 2004 et 2006.
La Cips appelle l’Afrique a imité le Sénégal Le Président de la Confédération internationale de la pêché sportive n’a pas tari d’éloges sur notre pays. « La pêche sportive a toujours encouragé les nations, qui ont compris que compte tenu de la pression grandissante exercée sur les espèces marines due à la forte demande des populations, il était temps de prendre notre avenir en main, en gérant nos mers et océans afin de ne pas détruire irrémédiablement, cette ressource qui est essentielle à notre vie », déclare Marcel Ordon. « Il faut reconnaître ajoute-t-il, que dans cette partie de la côte ouest de l’Afrique, le Sénégal est précurseur dans ce domaine : respect des tailles minimales, nombre de prises limité, bateaux pratiquant la pêche sportive bien informés et encadrés par la Fédération. Il est difficile de faire mieux ».
Puis recommande-t-il, « la Confédération incite les pays africains à se constituer, à l’image du Sénégal, en Fédération de pêche sportive et de loisir, permettant de réunir l’ensemble des pratiquants de chaque pays, de les informer sur une pratique de pêche responsable ».
Abdoulaye THIAM | SUD QUOTIDIEN , mercredi 12 novembre 2008