Dans le cadre du programme national en génomique du cancer, financé par l'Institut National du Cancer (INCa) début 2007, un consortium international de chercheurs vient d'identifier de nouveaux marqueurs génétiques de prédisposition aux cancers bronchiques. Ces résultats ont été publiés dans la revue Nature Genetics du 2 novembre.
Ces résultats, qui constituent une avancée majeure dans la compréhension de la génétique du cancer du poumon chez l'homme, sont fondés sur la plus grande étude génétique jamais réalisée sur le cancer du poumon. Cette étude financée par l'INCa (Paris, France) a été menée dans le cadre d'une collaboration entre plusieurs groupes de chercheurs, le Centre National de Génotypage de l'Institut de Génomique du CEA (CNG, Evry, France), la Fondation Jean Dausset-CEPH (Paris, France), le Centre international de Recherche sur le Cancer (CIRC, Lyon, France).
Ainsi, des chercheurs de 18 pays ont étudié des variants d'ADN de plus de 15 000 personnes, dont 6 000 sujets atteints de cancer du poumon et 9 000 témoins exempts de la maladie. La nouvelle région chromosomique identifiée est située sur le 5eme chromosome et contient deux gènes connus, TERT et CLPTM1L (autrement appelé CRR9), qui pourraient l'un ou l'autre être directement impliqués dans cette prédisposition. "Nous pensons que TERT est le candidat le plus probable. Il s'agit d'un gène qui code en partie pour la télomerase, une enzyme associée au développement du cancer", indique Mark Lathrop, Directeur du CNG et de la Fondation Jean Dausset.
Les chercheurs ont découvert deux variants séparés qui sont impliqués dans le risque d'apparition du cancer du poumon. Ces variants peuvent accroître jusqu'à 60% le risque de cancer du poumon durant la vie entière selon le nombre de copies que porte un individu. Ce facteur de risque est présent chez les fumeurs comme chez les non-fumeurs. Cependant, cette augmentation du risque est infime par rapport au risque de cancer du poumon provoqué par la fumée de tabac. "Ces résultats offrent de nouvelles pistes prometteuses de recherche sur les causes du cancer bronchique et sont de nature à identifier des cibles nouvelles pour le traitement de cette tumeur. Mais, bien sûr, pour éviter tout risque de cancer du poumon, et ce quel que soit son patrimoine génétique, il est essentiel de ne pas fumer et d'être le moins possible exposé au tabagisme passif", souligne le Professeur Fabien Calvo, Directeur de la recherche à l'Institut National du Cancer.
Ce programme s'inscrit dans la stratégie d'identification des perturbations génomiques des cellules cancéreuses menée dans le cadre du consortium international de génomique du cancer (ICGC), coordonné par l'INCa, en association avec le CNG du CEA et la communauté scientifique française.
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