Les Compagnons du Prophète - Abou Zarr Al-Riffari

Abou Zarr Al Riffari (sur lui le salut)

Abou Zarr (sur lui le salut) est membre de la tribu de brigands dénommée 'Riffar'.

Un jour, le messager Mouhammad (PBSL) récite des versets coraniques à la demande d'Abou Zarr. Le bandit tend bien l'oreille. Il embrasse l'islam aussitôt après avoir écouté en déclarant :
"Je témoigne qu'il n'y a de Dieu que Dieu. Et je témoigne que Mouhammad (PBSL) est Son serviteur et Son messager."
Mouhammad (PBSL) sourit ... et dit :
"Dieu guide qui il veut!"

L'islam n'est toujours qu'une 'faible' religion cachée au moment où se réforme Abou Zarr (sur lui le salut). Le prophète Mouhammad (PBSL) prêche en secret.
Le temps n'est pas encore propice pour se confronter publiquement aux adorateurs de statuettes divinisées. Abou Zarr (sur lui le salut) réitère malgré tout en public sa déclaration de conversion à l'islam qui défie les koraÏchites idolâtres. Cela lui en coûte deux raclées magistrales. Suivant les recommendations du prophète Mouhammad (PBSL) , Abou Zarr (sur lui le salut) retourne parmi les siens. Par le biais de sa prêche et grâce à Dieu, son peuple ainsi que les membres de la tribu d'Aslam se convertissent progessivement à l'islam.
Les détrousseurs et les alliés du diable deviennent ainsi les partisans du bien et les alliés de la sincérité. Dieu, vraiment, ne dirige-t-il pas qui Il veut ?

Un jour, Abou Zarr (sur lui le salut) est abandonné par sa respectable monture affaiblie sous les effets conjugués de la faim, de la soif et de la fatigue. Abou Zarr (sur lui le salut) charge alors le bagage sur son dos et continue à pied, à travers le désert brûlant, dans l'espoir de rattraper Mouhammad (PBSL) et ses compagnons en chemin pour l'expédition de Tabouk ...

"La sincérité osée" est l'essence de toute la vie d'Abou Zarr (sur lui le salut).
il s'agit de la sincérité de son apparence et de son for intérieur, de la sincérité de sa foi et de ses paroles ...
Pour lui, la sincérité doit être proclamée !

Abou Zarr (sur lui le salut) s'inscrit dans la lignée de l'intègre calife Omar.
Sous son califat, si un gouverneur musulman consomme par exemple un mets que le commun de ses administrés n'a pas les moyens de s'offrir, alors il finit par l'apprendre. Et il sanctionne le gouverneur une fois le fait établit.
Abou Zarr (sur lui le salut) apprécie l'intransigeance du calife Omar envers les gouverneurs placés sous son autorité ! Il sait que 'la gestion des affaires' représente une artère vitale du corps de la nation. Si la corruption l'empoisonne, alors les gens du peuple sont en danger : il se peut qu'un bon nombre se retrouve démuni. Personne n'est à l'abri d'envier son prochain. Chacun est susceptible de contracter le virus de la malhonnêteté ...

Après la mort du calife Omar, la gloire personnelle est déjà sur le point de tenter même certains d'entre ceux qui ont pour mission d'élever "l'étendard de Dieu". Ces individus se vouent à accaparer les richesses de la Terre dispensées par Dieu. L'argent sensé servir se destine à être le maître chez eux. Ils vont s'évertuer à faire usage du pouvoir comme
d'un instrument de domination. ILs vont en arriver à exercer le pouvoir en vue de le conserver et de telle manière à s'enrichir illégalement en toute impunité.

Abou Zarr ne tolère pas les gouverneurs qui s'enrichissent de l'argent de la nation. Il les confond par la parole. Il leurs rappelle que leur soi-disant autorité leur appartient nullement. Ils la 'détiennent' de façon sursitaire et relative. IL s'agit en réalité d'une terrible épreuve à travers laquelle leur responsabilité est engagée. Comme l'a souvent dit le prophète Mouhammad (PBSL) à ses compagnons :
"Le commandement est en dépôt. Il sera une source de remords au jour de la résurrection, à moins que celui auquel il est confié un temps observe l'équité."

A Damas, Mouawiya gouverne la terre 'musulmane' la plus fertile en amassant une fortune pour son propre compte.
Abou Zarr (sur lui le salut) conseille vivement à Mouawiya et à ses collaborateurs de donner tout ce qu'ils possèdent comme villages, palais et argent. Et chacun est invité à conserver seulement ce qui s'avère nécessaire pour assurer la subsistance du foyer.
Abou Zarr (sur lui le salut) est ignoré dans cette affaire. Un précieux conseil que lui avait donné le prophète lui revient à l'esprit : s'abstenir de faire usage des armes et rester patient !
Abou Zarr (sur lui le salut) patiente. Il prend le parti de rester fidèle à Mouhammad malgré son désir ardent de porter l'épée.

Pour Abou Zarr (sur lui le salut), l'épée n'est pas un moyen de redressement. La parole véridique, sincère et osée en est un. Cette parole ne perd pas son chemin.
Abou Zarr (sur lui le salut) dit la vérité même si elle est amère. Il ne craint pas le blâme de celui qui blâme dans l'intention de servir Dieu.
On dit qu'un seul mot de la bouche d'Abou Zarr est plus efficace que toutes les épées de la Terre !

Un jour, un des compagnons voit Abou Zarr (sur lui le salut) porter une tenue ancienne. Il l'interpelle :
"N'as-tu pas un autre habit que celui-là ? Je t'ai vu il y a deux jours avec deux nouveaux vêtements !"
Abou Zarr répond :
"... Je les ai donnés à celui qui en a davantage besoin que moi."
Le compagnon :
"Par Dieu ! Mais tu en as besoin !"
Abou Zarr de dire :
"Que Dieu nous pardonne ! Ne me vois-tu pas portant ce vêtement ? Et je dispose d'un autre pour la prière du vendredi ...
Y a-t-il d'autres bienfaits meilleurs que celui dont nous nous réjouissons ?"
Abou Zarr meurt à Rabza.

Que la paix soit sur celui qui a dit avec conviction aussi souvent qu'il l'a pu :
"Il n'y a ni puissance, ni force, si ce n'est par Dieu."!