Tsippora. La Bible au féminin, volume 2
Marek Halter
Paris, Éditions Robert Laffont, 2003, 267 p.
Vers 1450 avant J.-C., une enfant noire est recueillie au bord de la
mer Rouge. On l'appelle Tsippora, « l'Oiseau ».
Hélas, la couleur de sa peau résume déjà
tout son destin : nul ne la voudra pour épouse. Elle est
de la chair dont on fait les servantes et les esclaves... Afin qu'après
sa mort Tsippora échappe à l'humiliation promise à
toute femme sans homme, le sage Jéthro, son père adoptif,
décide d'éduquer sa fille pour en faire « Tsippora
la sage », celle qui lui succédera dans le respect
des puissants.
Un homme fait tout basculer : Moïse
en fuite devant Pharaon. Accueilli par Jéthro, il ignore encore
qu'il sera le libérateur des Hébreux d'Égypte.
C'est Tsippora, l'étrangère, la non-juive, qui fait de
Moïse celui qui sera capable de recevoir les Lois dictées
par Dieu, ces lois qui protègent le faible contre le fort. Amante
puis épouse de Moïse, Tsippora n'en demeure pas moins une
« Kouchite », une noire, une étrangère.
Alors qu'ils doivent affronter la férocité de Pharaon
puis l'enfer du désert, la lutte pour le pouvoir sur le peuple
de l'Exode est intense. Aaron et Miryam, frère et soeur de Moïse,
n'auront de cesse d'éloigner Tsippora de Moïse et de briser
leur union.
Dans ce moment qui est l'une des plus
fabuleuses épopées de l'Histoire, Tsippora la Noire, au
côté de Moïse, est l'incarnation de la passion et
de l'intelligence humaines. La première, elle comprend le plein
sens des mots qui demeurent aujourd'hui encore nos guide : « Tu
accueilleras l'étranger dans ta maison comme l'un des tiens parce
que tu as été étranger dans le pays d'Égypte... »
Une lucidité qui fera d'elle une grande héroïne de
la Bible, trop méconnue et pourtant, tout comme Sarah, d'une
modernité surprenante.
J'ai les 3 volumes mais c'est celui que j'ai préféré.