Thym VraiThymus vulgaris L.Dans toute la région méditerranéenne, d'où il pénètre plus ou moins dans les massifs montagneux avoisinants, le thym, que les Provençaux appellent farigoule, couvre de très grandes étendues. De la garrigue pauvre et sèche, il envahit les terres délaissées vouées au pâturage extensif, qu'il finit parfois par recouvrir presque d'un manteau gris où s'installeront après lui, si le troupeau s'en va, les genévriers ou les genêts, puis, un jour, les chênes. C'est dire que, dans le Midi, il suffit de faire une petite promenade, panier au bras, pour rapporter au logis une provision suffisante pour l'hiver. Les Méridionaux, d'ailleurs, n'en font guère de réserves ; ils cueillent selon les besoins cette herbe qui a, dans leur cuisine, une place aussi importante que l'ail. Pour l'usage médicinal, il importe cependant de récolter le thym au moment où il est particulièrement riche en principes actifs, c'est à dire à la floraison, en avril-mai.
Le thym est un petit sous-arbrisseau grisâtre, immédiatement reconnaissable à son parfum, à ses très petites feuilles roulées sur les bords et cotonneuses en dessous, à ses petites fleurs roses.
Propriétés MédicinalesSon usage en
stimulant est conseillé aux
affaiblis, aux
convalescents, aux
surmenés, et comme
antiseptique,
antispasmodique,
expectorant, dans la
bronchite, la
toux, les
rhumes, la
grippe dont c'est l'un de nos meilleurs remèdes végétaux.
Il existe des races "fortes", riches en thymol ("thym rouge"), plus particulièrement antiseptiques, et des races "douces" pauvres en thymol, parfois citronnées ("thym blanc"), plus applicables aux indications antispasmodiques.
L'infusion médicinale se prépare à la dose de 1 cuillerée à dessert de feuilles sèches pour 1 tasse d'eau bouillante (3 tasses par jour) ; éviter l'ébullition qui altère l'arôme en évaporant l'essence. Sucrer au miel, si nécessaire.
Usage condimentaireAvec le laurier et le persil, le thym est l'un des bons génies du "bouquet garni". Seul, c'est le condiment le plus populaire et il serait bon d'énumérer les plats qu'il peut parfumer : il convient aussi bien aux viandes qu'aux légumes ; dans le Midi, il entre dans la plupart des mets, il est l'esprit même de la cuisine méridionale.
Son infusion légère, d'un goût délicat si on la prépare avec le thym sauvage (un rameau pour une tasse), est un breuvage bienfaisant à la fin des repas et même au cours des repas ; il faut apprendre alors à la boire sans sucre.
En condiment comme en boisson, le thym a une heureuse influence sur la digestion, sur la circulation, sur le système nerveux : il favorise le travail intellectuel, procure bien-être général et un sommeil paisible (mais les insomniaques s'en abstiendront le soir).
Remplacer pour un temps le thé ou le café matinaux par une tasse d'infusion de thym est une décision difficile à prendre, peut-être, mais dont les effets salutaires ne tardent pas à se faire sentir ; on voit disparaître en particulier, les lourdeurs de tête qui, en fin de matinée, sont les premières plaintes d'un estomac maltraité.
Pierre Lieutaghi - Le Livre des bonnes herbes -