679° Nuit
Extrait du livre des Mille et Une Nuit
Et d'un mouvement rapide, elle rejeta ses voiles et se
devêtit tout entière pour apparaître dans sa native
nudité. Béni soit le ventre qui l'a portée ! C'est alors
seulement que Nour put juger la bénédiction qui lui
était descendu sur sa tête ! Et il vit que la princesse
était d'une beauté douce et blanche comme un tissu de
lin, et qu'elle répandait de toutes parts la suave odeur
de l'ambre, telle la rose qui s'écrète elle-même son
parfum originel ! Et il pressa dans ses bras et trouva
en elle, l'ayant explorée dans sa profondeur intime, une
perle encore intacte. Et il se mit à promener sa main sur
ses membres charmants et son cou délicat, et à
l'égarer parmi le flots et les boucles de sa chevelure, en
faisant claquer les baisers sur joues, comme des cailloux
sonores dans l'eau, et il se dulcifiait à ses lèvres, et
faisait claquer ses paumes sur la tendreté rebondissante
de ses fesses.
Et elle, de son côté, elle ne manqua pas de faire voir une
partie considérable des dons qu'elle possédait et des
merveilleuses aptitudes qui étaient en elle car elle unissait
la volupté des Grecques aux amoureuses vertues des
Egyptiennes, les mouvements lacifs des filles arabes à la
chaleur des Ethiopiennes, la candeur effarouchée des
Franques à la science consommée des Indiennes, l'expérience
des filles de Circassie aux désirs passionnés des Nubiennes,
la coquetterie des femmes du Yamân à la violence musculaire
des femmes de la Haute-Egypte, l'exiguité des organes des
chinoises à l'ardeur des filles du Hedjza et la vigueur des
femmes de l'Irak à la délicatesse des Persannes. Aussi les
enlacements, les baissers aux caresses et les copulations aux
foutreries, pendant toute la nuit, jusqu'à ce que, un peu
fatigué de leurs transports et de leurs multiples ébats, ils se
fussent endormis enfin dans les bras l'un de l'autre, ivres de
jouissances.