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| Sujet: Facebook : qui est Mark Zuckerberg ? Dim 4 Avr 2010 - 20:54 | |
| ASI24 - (Dakar) Créateur du réseau social le plus en vue de la planète, Mark Zuckerberg nourrit forcément quelques fantasmes et histoires rocambolesques. De la genèse de Facebook aux saillies verbales sur la fin de la notion de vie privée, portrait et parcours du plus jeune milliardaire du capitalisme.Attention, tête à claque en vue : 25 ans bientôt, milliardaire, businessboy en perpétuelle ascension, une biographie et presque 400 millions d’amis… virtuels.
Mark Zuckerberg, c’est lui, le petit roux timide de la banlieue de New York derrière le tentaculaire Facebook. Un succès fulgurant fondé sur un concept assez simple mais révolutionnaire de partage d’humeurs, de photos, de vidéos, de vies. Le web 2.0 trouve ici son meilleur représentant. Lancé en 2004, Facebook a fait de son géniteur une icône du web, même si le discret Zuckerberg préfère répéter, dernière itération à l’Express en octobre 2008, que « l’important n’est pas de savoir qui est le PDG ».
Toujours est-il que le personnage est la figure publique du site et le porte-voix du social networking. Une ascension prodigieuse toutefois jalonnée de petites pépites, coups du sort ou de couteaux dans le dos comme seules les succès stories peuvent en contenir. Il y a un peu de Microsoft dans la naissance de Facebook et beaucoup de Bill Gates dans Mark Zukerberg. Il suffit juste de remplacer le garage qui a vu naître Windows par le bureau d’une chambre de fac.
La vengeance du rouquin
Année 2003. Du fond de sa chambre du campus de Harvard, un étudiant fulmine de ne pas faire partie de la sphère influente de l’université reine : le Porcellian Club. Il tente, il tente, mais en vain. Il faut dire qu’intégrer le club ultra fermé, fondé en 1791, promet une sacrée carrière.
Des présidents des Etats-Unis, des patrons influents, des têtes pensantes du capitalisme sont passés par là. Mieux encore, si par « malheur » l’un des membres n’engrange pas son premier million de dollars avant l’âge de quarante ans, le club lui offre généreusement.
Du haut de ses 19 ans, Mark Zuckerberg, né un 14 mai 1984 à Dobbs Ferry près de New York, doit également composer avec une gente féminine pas forcément très délicate avec sa petite personne.
Fraîchement une nouvelle fois humilié par une « date » sur le campus, Zuckerberg, plutôt que de noyer son chagrin dans le Dr Pepper, va tout simplement, lui qui tapote sur un clavier depuis presque 10 ans, pénétrer les serveurs de Harvard.
Il récupère alors toutes les photos disponibles et lance, sur un site internet créé pour l’occasion, Facemash (tête à claques), où chaque utilisateur de la fac peut s’amuser avec les photos des autres étudiants, surtout avec celles des étudiantes, laisser des commentaires et des notes.
Prends l’idée et tire-toi
Le concept est tellement osé et génial que tout Harvard s’y engouffre, à tel point que les serveurs de l’institution sont mis à genoux. Grosse tape sur les doigts doués de Zuckerberg mais la frustration du jeune homme trouve ici un exutoire. Et des fans. Tyler et Cameron Winklevoss, autres petits génies du clavier et jumeaux, développent depuis quelques mois un logiciel, ConnectU, pour mettre en relation via le web plusieurs personnes se connaissant. Coupler leur idée avec celle de Mark, c’est leur proposition.
Ce dernier accepte. Pas forcément ouvert au monde réel, Zuckerberg le solitaire pourrait trouver en les jumeaux des partenaires qui lui feraient enfin se sentir important. Pourtant, malgré l’accord et quelques ébauches de travail sur le site communautaire des frangins Winklevoss, Mark prend la tangente.
Légende urbaine confirmée depuis mars dernier par le site Business Insider, Mark Zuckerberg prend ses clics, ses claques, le code de ConnectU, Facemash et quelques deniers (environ 1 000 dollars) d’un pote, un vrai, pour monter une structure et travailler son projet dans son coin.
Le généreux donateur et très proche ami, Eduardo Saverin, va également faire les frais des accès solitaire du petit génie. Plus de nouvelles mais il peut constater que Zuckerberg planche sur le projet et prend conseil auprès du fondateur de feu Napster, Sean Parker. En 2004, sans aucun diplôme de Harvard en poche, il lance TheFacebook avec Parker et relie tous les étudiants et anciens de la fac entre eux. Puis viennent les versions pour Princeton, Yale et Stanford en 2005. TheFacebook devient Facebook et s’ouvre au grand public en 2006, avec le petit succès qu’on lui connaît.
… et allonge
Cet enchaînement de trahisons aujourd’hui avérées est également le principal axe de développement de la biographie écrite par Ben Merzich (il y parle aussi beaucoup du rapport compliqué de MZ avec les filles), The accidental billionaires : the story of Facebook, a tale of sex, money, genius ans betrayal.
Des embûches qui n’empêchent pas le réseau social d’avaler des membres à la pelle et d’attirer les investisseurs. Facebook compte ainsi près de 15 milliards de dollars de capitalisation, sans pour autant être entré en bourse. Un exploit quand les derniers indices rapportent que le modèle économique de Facebook (publicité ciblée et vente de fichiers de données) n’engrangerait que 150 millions de dollars par an environ de chiffre d’affaires.
Mieux encore, Mark Zuckerberg devient en 2008, à 23 ans, le plus jeune milliardaire de l’histoire du capitalisme. Une fortune qui s’élève aujourd’hui à 1,5 milliard de dollars pour celui que le magazine Forbes place à la 52e place des personnalités les plus influentes de la planète.
Ombre au tableau, plusieurs preuves prouveraient la véracité des contes et légendes de trahisons de la genèse de Facebook. Les historiques des chats entre Zuckerberg et les frères Winklevoss à l’époque de Harvard, mais aussi des preuves de détournements de courriels de journalistes du Harvard Crimson, journal de la faculté vers lesquels les jumeaux s’étaient tournés pour enquêter sur l’affaire ConnectU/Facebook, alourdissent le dossier. Un litige qui a couru de 2004 à 2008 et qui a trouvé son épilogue sur le chéquier de Zuckerberg. On parle de 65 millions de dollars.
Big – Zuckerberg – Brother
De rejeté de la vie réelle, Mark Z. est devenu en 5 ans le pape d’une communauté virtuelle si puissante qu’il a son mot à dire sur l’avenir du web. Son avis compte aujourd’hui autant que celui de Bill Gates ou Sergey Brin et Larry Page (Google).
A tel point que sa sortie du 12 janvier dernier lors d’une conférence devant plusieurs décideurs de la planète web a forcé le monde à écouter et à trembler : « En tant qu’adultes, nous pensons que notre maison est un espace privé… Pour les jeunes, ce n’est pas le cas. Ils ne peuvent pas contrôler qui entre ou sort de leur chambre (…) Mais les gens sont maintenant plus enclins non seulement à partager plus d’informations différentes et aussi à s’ouvrir à plus d’internautes. La norme sociale a évolué avec le temps. L’ère de la confidentialité est révolue. »
Une magnifique présentation des évolutions des règles de confidentialité de Facebook, qui paramètrent les profils plus ouverts par défaut depuis décembre 2009. Photos, mur, commentaires, vidéos personnelles, si vous ne mettez pas le nez dans les réglages, il est facile d’accéder à toute votre vie.
Après tout, on parle bien d’un site de réseau social et de partage, non ? N’empêche, le changement est si vicieux que son géniteur est lui-même piégé. Malgré les multiples démentis, Mark Zuckerberg, l’homme qui demande aux utilisateurs de Facebook de s’ouvrir au maximum mais qui possède le profil le plus verrouillé du site, se retrouve du jour au lendemain avec quelque 290 photos devenues publiques.
Aïe. Dur pour un solitaire faussement ouvert. A-t-il joué le jeu de l’ouverture prolongée ? Que nenni. L’ensemble des contenus s’est volatilisé et la page du petit Mark re-vérouillée.
Tout est sous contrôle, comme toujours. Peut-être parce qu’il n’a que cette interface pour communiquer, Zuckerberg reste le seul maître à bord de Facebook. Malgré ses dires ( »ce qui compte, c’est l’équipe« ), difficile de ne pas déceler au travers des interviews et discours de conférence les résidus du gamins introverti mais fier de son jouet.
Facebook, c’est son oeuvre et sa vie, à tel point qu’il préfère refuser les multiples assauts du milliardaire russe Yuri Milner, PDG du fonds de pension Digital Sky Technologies, car celui-ci demande en contre-partie des 200 millions de dollars qu’il est prêt à investir, une place au directoire. L’intransigeance du golden geek ne refroidit pas pour autant le russe, qui injecte tout de même deux fois 200 millions l’année dernière, sans autres compensation. Fort, très fort.
Un film cette année
Riche et très riche, en pleine réussite et capable d’imposer pas mal d’idées révolutionnaires sur le droit à l’image et la vie privée, Mark Zuckerberg compose maintenant avec un prochain alias au cinéma. Ainsi Justin Timberlake, chanteur pour minettes, gueule d’ange et parfois acteur, devrait-il endosser le jean et le tshirt du rouquin de Harvard le temps d’un film produit par l’acteur oscarisé Kevin Spacey (American Beauty) et réalisé par David Fincher (Se7en, Fight Club, Zodiac).
Baptisé « The Social Network », le long métrage devrait raconter la naissance du réseau Facebook, les divers brouilles qu’elle a occasionnées et peut-être abordé la psyché complexe de cet homme discret à la vie très privée qu’est le créateur du réseau de partage de millions de tranches de vies.
Pas sûr que ce solitaire dont le mur Facebook ne dit pas grand chose et qui tente de mettre tout le monde en relation en ressorte avec plus d’amis.
Romain Thuret
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