Vente d’actions de la Sonatel à France Télécom :
Les travailleurs démentent et mettent en garde l’État
mardi 23 février 2010
Les travailleurs de la Sonatel, en conclave à Saly, ont démenti l’information relative à la vente d’actions à Télécom par l’Etat du Sénégal. Ce qui serait, selon eux, une violation du protocole d’accord d’Avril 2009 entre l’État du Sénégal, les travailleurs de la Sonatel, le patronat, le secteur privé et un groupe d’experts. « L’État avait renoncé aux termes de ce protocole à la vente des actions à Télécom et à substituer une alternative qui consiste dans un premier temps du nantissement du bloc d’actions et dans un deuxième temps à la préparation et au lancement d’une offre publique de vente.
Ceci, visant à promouvoir un actionnariat populaire Sénégalais. Toute la stratégie de Télécom en voulant être l’actionnaire majoritaire absolue s’inscrit dans une perspective capitaliste avec un retour d’investissement », a déclaré Aidara Diop, le secrétaire général des travailleurs de la Sonatel.
Il interpelle Thierno Omar Sy, conseiller spécial de la République et Karim Wade, conseiller financier du Président à l’époque sur le respect du protocole 2009. Les travailleurs parlent également d’un nantissement de 2,5% à la banque Malienne de développement pour un prêt de financement de projet de développement économique et social sans l’avis du Conseil d’administration. " L’État ne peut pas vendre des actions à la Sonatel. Il a renoncé à tout ce qu’il devait faire par rapport à la vente. Jusqu’à présent, l’Etat n’a pas déclaré que le protocole n’est pas valable.
Cette question n’a pas été débattue au conseil d’administration", indique M. Diop, avant de poursuivre pour dire que Marc Renard de Télécom a déclaré que l’État a mis entre parenthèses le processus de vente. Il s’agit pour nous, retient-il, d’une intoxication, de manœuvre de lobbies pour faire revenir le dossier. "Ce qui nous inquiète c’est le mutisme de Thierno Oussmane Sy et Karim Wade.
L’État n’est pas fondé à vendre. La Sonatel, nous l’avons bâtie et le peuple Sénégalais doit la défendre avec nous travailleurs", précise-t-il. C’est un opérateur historique, dira-t-il, dont nous devons être fiers comme les Français sont fiers de Peugeot ou Renault. La Sonatel est « vert jaune rouge » et non « bleu blanc rouge », conclut-il.
Aboubakry Kane
(Source : Le Matin, 23 février 2010)