L'ONU met en garde contre "les montagnes" de déchets électroniques
L'explosion des quantités de déchets électroniques (ordinateurs, téléphones portables...) va provoquer de graves problèmes sanitaires et environnementaux dans les pays en voie de développement si des mesures pour les recycler ne sont pas rapidement prises, a averti lundi l'ONU."Les ventes de produits électroniques dans les pays comme la Chine et l'Inde et sur les continents africain et sud-américain devraient augmenter fortement dans les dix prochaines années", prévoit un rapport du Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) avant une réunion cette semaine à Bali.
"Si aucune politique n'est lancée pour collecter et recycler ces équipements, de nombreux pays vont se retrouver avec des montagnes de déchets électroniques dangereux, avec des répercussions graves pour l'environnement et la santé publique", prévient-il.
De fait, la quantité de déchets électroniques liés aux seuls ordinateurs hors d'usage devrait bondir de 500% en Inde, entre 200 et 400% en Afrique du Sud ou en Chine par rapport au niveau de 2007. La progression sera également considérable pour les téléphones portables, télévisions, réfrigérateurs...
La Chine produit déjà à elle seule environ 2,3 millions de tonnes de DEEE (déchets d'équipements électriques et électroniques) par an, devancée uniquement par les Etats-Unis (3 millions). Une grande quantité n'y est "pas proprement traitée" et incinérée, note le PNUE.
Le rapport, qui étudie onze pays représentatifs, est publié alors que les experts de la convention de Bâle sur les déchets dangereux se réunissent lundi et mardi à Bali avant une assemblée générale du PNUE.
Pour Achim Steiner, directeur du PNUE, "la Chine n'est pas la seule à faire face à cet immense défi", qui concerne aussi "l'Inde, le Brésil, le Mexique et d'autres pays" comme le Sénégal, l'un des pays africains traités par le rapport.
Il affirme qu'il y a "urgence" à mettre en place des méthodes de recyclage qui "offrent le potentiel de générer de l'emploi, de réduire les émissions de gaz à effet de serre et de récupérer d'importantes quantités de métaux, comme l'argent, l'or, le palladium, le cuivre ou l'indium".
Les équipements électroniques actuels renferment jusqu'à 60 différents composants. Les téléphones et les ordinateurs portables consomment 3% de l'or et de l'argent récoltés chaque année, 13% du palladium et 15% du cobalt.
AFP - Les Echos