Les scientifiques viennent de remporter une victoire capitale dans leur combat contre la malaria (paludisme). Selon une étude publiée dans Nature Genetics, une équipe internationale de chercheurs a utilisé la génomique pour décoder le génome de Plasmodium falciparum – la souche de malaria la plus résistante aux médicaments et responsable de la majorité des décès dus à cette maladie. Cette découverte pourrait déboucher sur la mise au point (Graphie) d'outils pharmaceutiques avancés pour combattre cette maladie et empêcher le développement de résistances aux médicaments parmi les 250 millions de personnes infectées chaque année (Une année est une unité de temps exprimant la durée entre deux occurrences d'un évènement lié à la révolution de la...) par le parasite de la malaria. "La lutte contre la résistance aux antipaludéens se compare à une véritable course (Course : Ce mot a plusieurs sens, ayant tous un rapport avec le mouvement.) aux armements, explique l'auteur principal de cette étude, le Dr Philip Awadalla, professeur de pédiatrie à l'Université (Une université est un établissement d'enseignement supérieur dont l'objectif est la production du savoir (recherche),...) de Montréal (Montréal est à la fois région administrative et métropole du Québec[2]. Cette grande agglomération canadienne constitue...), chercheur (Un chercheur (fem. chercheuse) désigne une personne dont le métier consiste à faire de la recherche. Il est difficile...) au CHU Sainte-Justine et directeur scientifique (Un scientifique est une personne qui se consacre à l'étude d'une science ou des sciences et qui se consacre à l'étude...) de CARTaGENE. Plus les pathogènes du paludisme évoluent, plus les chercheurs doivent rivaliser d'ingéniosité pour trouver les moyens de combattre la maladie."
L'équipe de recherche a décodé 200 échantillons de paludisme provenant d'Asie, d'Afrique, d'Amérique centrale et de Papouasie-Nouvelle-Guinée. L'objectif était d'identifier les mécanismes permettant aux souches de Plasmodium falciparum de devenir résistantes aux huit antipaludéens faisant actuellement partie de l'arsenal thérapeutique contre la malaria. "Il existe de grandes différences génétiques entre les souches de paludisme dans le monde (Le mot monde peut désigner
, fait remarquer le Dr Awadalla, qui souligne que les souches asiatiques diffèrent des souches africaines. Il s'est produit un ensemble (En théorie des ensembles, un ensemble, désigne intuitivement une collection d’objets (que l'on appelle éléments...) de variations génétiques, les gènes se sont différenciés dans le temps (Le temps est un concept développé pour représenter la variation du monde : l'Univers n'est jamais figé, les...) et l'espace et en fonction de la sélection des environnements, des pressions immunitaires et de l'exposition aux médicaments."
En cartographiant le génome du Plasmodium falciparum, l'équipe de chercheurs a découvert que le parasite s'est recombiné plus rapidement en Afrique. Le Dr Awadalla compare les génomes de la malaria aux génomes humains: dans les deux cas, on observe des signes d'évolution adaptative.
Pour la malaria, l'arsenal des variations au niveau de certains gènes est tellement élevé et évolue à une telle vitesse que cela permet au parasite de développer des résistances aux médicaments ou encore d'échapper au système immunitaire humain. Les indices recueillis par cette étude devraient permettre, selon lui, "donner aux entreprises pharmaceutiques les moyens de créer des traitements qui ciblent le génome évolutif du paludisme."
Parmi les collaborateurs de cette étude figurent des chercheurs de l'Université de Calgary au Canada, du National Institute of Allergy and Infectious Diseases, des Rocky Mountain Laboratories et de l'Université de Pennsylvanie aux États-Unis, de l'Université d'Oxford au Royaume-Uni, de l'Université Mahidol en Thaïlande, de l'Université de Guangzhou en Chine et du Centre national de parasitologie, entomologie et de lutte contre le paludisme du Cambodge.
A propos de la malariaLe paludisme, ou la malaria, est dû à un parasite transmis par les moustiques qui en sont porteurs. Selon l'Organisation mondiale de la santé, il se manifeste par de la fièvre, des maux de tête et des vomissements. Ces symptômes apparaissent généralement dix à quinze jours (Le jour ou la journée est l'intervalle qui sépare le lever du coucher du Soleil ; c'est la période entre deux...) après la piqûre de moustique. En l'absence de traitement, le paludisme peut être dangereux pour la vie et tue selon les estimations cinq millions de personnes par an.
Source: Université de Montréal