La fonte des glaces au Groenland (ici le fjord de glace d'Ilulissat) est devenue un symbole du réchauffement climatique
AFP PHOTO SLIM ALLAGUI
Les glaciers de la calotte polaire du Groenland fondent sous l'effet des courants marins chauds
Selon deux études publiées dimanche dans la revue
Nature Geosciences, ces courants marins chauds remontent le long des fjords et font fondre les glaciers en bord de mer sous la surface de l'eau.
La fonte de la calotte polaire du Groenland contribue à l'élévation
générale du niveau des mers, qui est passée en 40 ans de 1,8 mm/an à 3
mm actuellement.
Si
certains scientifiques pensent que la fonte accélérée résulte
directement du réchauffement atmosphérique, plus accentué dans le Grand
Nord que sur l'ensemble de la planète, d'autres affirment que
l'accélération du déplacement des glaciers en direction de la mer est
trop rapide pour être uniquement due à la fonte de la glace de surface.
Pour mieux comprendre les mécanismes à l'oeuvre, une équipe dirigée par Fiammetta Straneo de
l'Institut océanographique Woods Hole dans le Massachusetts (Etats-Unis)
a mesuré les températures de l'eau dans le fjord de Sermilik, qui relie
le glacier Helheim, dans l'est du Groenland, à l'océan.
Les scientifiques ont trouvé un courant d'eau profond pénétrant dans
le fjord à une température de 3 à 4°c, assez chaud pour fragiliser la
base des glaciers et accélérer leur mouvement vers la mer.
Les instruments qu'ils ont placé dans le fjord durant 8 mois ont aussi
montré que les vents qui balaient les côtes jouent un rôle majeur dans
cette arrivée de courants chauds.
Dans une autre étude conduite sur quatre glaciers de la côte ouest du Groenland, Eric Rignot du
Jet Propulsion Laboratory en Californieet ses collègues ont également établi que "les eaux océaniques font
fondre une part considérable, mais variable des fronts glaciaires
(l'avant des glaciers), qui se désintègrent pour former des icebergs".
Durant l'été, entre 20% et 80% de l'écoulement des glaciers serait dû aux courants marins, estime l'équipe de M. Rignot.