Wade sur les traces d'Idi Amin Dada

Wade sur les traces d'Idi Amin Dada
il casque 14 milliards de nos francs pour 200 m2 à New York

Le président Wade est si friand de terres qu’il s’est fait flouer aux Etats-Unis d’Amérique, pour y avoir acheté un petit terrain cinq fois plus cher que sa valeur réelle. L’image du Sénégal, dont les autorités ont tardé à passer à la caisse, en a, encore, pris un sacré coup, à cause de conseils d’un autre âge, donnés au président Wade par son architecte: Pierre Goudiaby.

« L’une des très rares bonnes choses qu’ait faites Idi Amin Dada, c’est d’avoir construit la maison de l’Ouganda à New York ». L’avis est de l’architecte conseiller du président Wade, Pierre Goudiaby Atepa. Il lui a servi d’argumentaire pour convaincre le chef d’État sénégalais d’acheter 200 m2 à New York, pour 14 milliards de nos francs. Pourtant en 2007, quand le secteur de l’immobilier était au top aux Etats-Unis d’Amérique, ledit terrain se vendait, au maximum, à 3 milliards de francs Cfa.

Mais, Wade a dû débourser l’équivalent du prix de son monument de la renaissance pour la « Maison du Sénégal », au pays de Barack Obama. Ayant tardé à verser le reliquat de 13 milliards de francs Cfa, il verra son client, une agence immobilière américaine, ternir l’image de marque de son pays, après la sienne : « Voilà une leçon importante à garder à l’esprit : si le président d’un pays pauvre d’Afrique vous contacte pour vous dire qu’il est prêt à payer 14 milliards pour acquérir un de vos terrains dans le centre-ville, ne le prenez pas au mot. Restez sceptiques, au moins jusqu’à avoir l’argent en main ». C’est ce que recommandait un journal américain, après le retard accusé par Wade d’honorer son contrat avec l’agence immobilière.

Présenté sous son vrai visage aux Américains, par la presse New-yorkaise comme le président d’un pays africain qui manque de tout, mais qui érige à son honneur des statues à quatorze milliards et se déplace En Jumbo Jet et son fils en Jet privé, pris de panique, Wade réagira immédiatement : son porteur de fonds noirs, Samuel Sarr, l’argentier du gouvernement, Abdoulaye Diop et le représentant permanent du Sénégal aux Usa fonceront, ventre à terre, pour solder l’ardoise et régler le contentieux à l’amiable. Quatorze milliards de nos francs pour la statue de Wade et autant pour une « Maison », que de très rares sénégalais verront. Les importantes sommes pouvaient être utilisées pour la création d’emplois, qui font défaut au Sénégal, qui ne fabrique ni lames, ni épingles.

Pour 45 milliards de nos francs, combien d’usines et de milliers d’emplois pouvait-on monter ? Mais Wade a choisi d’agir comme Idi Amin Dada, afin que le Sénégal soit « un membre actif dans les affaires du monde ». L’architecte, qui l’a conseillé ne sait pas qu’une telle ambition ne passe pas par des investissements de luxe, loin du pays et dans un secteur en crise. Elle commande plutôt la création d’emplois, la lutte contre la corruption, le gaspillage et le soutien de l’État aux opérateurs économiques du Sénégal. Mais Wade a choisi de marcher sur les traces de Amin Dada. L’ancien dictateur ougandais et le président sénégalais sont semblables sur bien des points, dont leur boulimie financière et leur désintérêt pour les préoccupations des populations. Atepa est leur ciment et truelle. Mais, pour combien de temps encore ?

La Redaction xibar.net

Samedi 12 Décembre 2009 - 14:54
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