julie .:::|| ami ||:::.
Nombre de messages : 6903 Age : 62 Date d'inscription : 19/12/2006
| Sujet: Sénégal: Le Parc du Niokolo Koba en péril Dim 29 Nov 2009 - 0:29 | |
| Environnement - Le parc national du Niokolo Koba, dans la région de Tambacounda (est du Sénégal), classé patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1981 et constituant l'une des plus importantes biosphères de la sous- région, est confronté aujourd'hui à plusieurs difficultés touchant l'ensemble de ses secteurs et particulièrement sa destination éco touristique, a appris la PANA sur place d'un responsable de la réserve zoologique.
Des informations révélées à l'occasion d'une tournée de presse organisée du 19 au 22 novembre par le groupe Recherche Environnement et Presse (GREP), en partenariat avec le bureau régional du programme marin pour l'Afrique de l'Ouest (WWF WAMER) et l'ambassade des Pays-Bas au Sénégal font état d'une dégradation "très avancée" de la faune et de la flore de ce parc.
Situé à 600 kilomètres au sud-est de Dakar, à cheval entre les régions de Tambacounda, Kédougou et Kolda au sud du Sénégal et très proche de la Guinée, le Parc national du Niokolo Koba (PNNK) créé en 1954, couvre une superficie de 913.000 hectares s'étendant sur 800 km de pistes et répartie en 3 zones d'intervention (est, centre, nord).
L'importance de sa faune et de sa flore composées de toutes les espèces végétales et animales des savanes d'Afrique de l'Ouest et l'essentiel de la biodiversité du Sénégal avaient suscité la nécessité de déplacer dans les années 70, des centaines de villages des lieux afin de créer ce parc qui, aujourd'hui, du fait de l'action de l'homme et l'absence de financement, est en voie de disparition.
Selon le conservateur du PNNK, le commandant Samuel Diémé, qui a guidé la vingtaine de journalistes ayant participé à cette visite des différentes zones et les points importants du parc, les facteurs étant à l'origine de la situation actuelle de ce patrimoine mondial sont très variés.
A l'en croire, ce sont le braconnage sous toutes ses formes, l'absence de plans d'aménagement, l'insuffisance des moyens de financement, des moyens de surveillance, la dégradation des pistes et inaccessibilité, la vétusté du réseau de communication, les feux de brousse, le tarissement prématuré de la plupart des points d'eau, l'encombrement des mares par des plantes envahissantes dont le mimosa pigra et le mytragéna imernis, diminution de toutes les espèces de la faune.
Il en résulte, par conséquent, une diminution de l'activité touristique caractérisée par la rareté des visiteurs qui déplorent entre autres la disparition de certaines espèces, les difficultés d'accès aux animaux du fait de l'absence de pistes praticables, la cherté du transport Dakar-Tambacounda.
En effet, seule une dizaine de touristes étrangers fréquentent le parc en l'intervalle d'une année, dont majoritairement des Français.
A cela s'ajoute un faible budget de fonctionnement de la réserve qui est aujourd'hui de 122 millions de FCFA par an. Une somme dérisoire selon le coordonnateur qui a indiqué qu'un plan d'action prioritaire élaboré en septembre 2007 l'avait estimé à 14 milliards de FCFA tous les 3 ans afin que le parc puisse fonctionner normalement et régler le déficit financier.
Le conservateur du PNNK a plaidé, à ce propos, pour une meilleure synergie entre le ministère du Tourisme et celui de l'Environnement afin de sauver le PNNK déjà classé depuis juillet 2007 par l'UNESCO, parmi les 31 sites inscrits sur la liste du patrimoine mondial en péril.
"Aujourd'hui, il est urgent pour l'Etat de faire quelque chose pour sauver ce parc et de lui permettre de jouer ses missions car si l'on y prend garde d'ici deux ans, le parc national du Niokolo Koba va disparaître de la carte touristique du Sénégal et par conséquent un appauvrissement de toutes les populations environnantes qui dépendent du parc", a martelé le commandant Diémé.
Interrogé sur la question de la privatisation du parc, il a indiqué que le personnel du parc désire un partenariat public-privé pour la gestion du parc ainsi que l'implication des populations dans le processus et rejette toute forme de privatisation totale de ce dernier.
A signaler que le Parc du Niokolo Koba est traversé par le fleuve Gambie et renferme plus de 1500 espèces de plantes vasculaires, 80 mammifères, 350 espèces d'oiseaux, 36 espèces de reptiles, 20 espèces d'amphibiens, 120 élans et 60 espèces de poissons.
Il y a été aménagé deux aérodromes, un important réseau de mares, le camp du Lion et une trentaine de postes de garde.
Tambacounda - 24/11/2009
Pana
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