Sur 100 enfants reçus dans la semaine au cabinet dentaire de l’hôpital Albert Royer, les 80 ont des problèmes dentaires. Ces gamins sont âgés de 2 à 15 ans, mais ce sont les enfants âgés de 3 ans qui ont le plus de difficultés. Ces derniers qui mangent beaucoup de pâtisserie, n’ont pas encore, pour la plupart, commencé à se brosser les dents. Face à cette situation, le Professeur Malick Faye, odontologiste pédiatre, tire la sonnette.
La santé bucco-dentaire des enfants préoccupe de plus en plus. En atteste le nombre important de gamins qui souffrent de carie dentaire à Dakar. En effet, le cabinet dentaire de l’hôpital des enfants Albert Royer de Fann reçoit en moyenne 20 enfants par jour, du lundi au vendredi. Ce qui fait 100 enfants par semaine, sans parler de ce qui se passe dans les autres établissements sanitaires à travers la capitale. ‘Certains viennent avec une petite carie. D’autres ont une dent qui devrait tomber et qui ne l’est pas encore, alors qu’une autre est en train de pousser à l’intérieur’, souligne le Professeur Malick Faye.
Selon le chirurgien pédiatre, sur les 100 enfants reçus dans la semaine, les 80 ont des problèmes dentaires. Ces gamins sont âgés de 2 à 15 ans, mais précise le spécialiste, ce sont les enfants âgés de 3 à 8 ans qui ont plus de problèmes. Ces derniers mangent beaucoup de pâtisserie et n’ont pas encore pour la plupart débuté le brossage. A cela s’ajoute le fait que les parents ne sont pas tellement informés de l’état de santé buccale de leurs enfants. ‘Le plus gros problème que nous avons avec les enfants, c’est que les parents ne soient pas souvent conscients des effets néfastes de tout ce qui est sucrerie, pâtisserie…’, dit-il.
Face à cette ignorance des parents, le Pr Faye sollicite une implication des services de l’éducation pour la santé pour une meilleure sensibilisation et une bonne prévention des caries chez les enfants. Dans la carie, il y a d’abord la prévalence, c’est-à-dire le nombre de personnes qui viennent avec au moins une dent cariée. Si vous prenez 100 personnes, les 80 ont au moins une carie, informe le dentiste pédiatre, rappelant que la carie dentaire est le cinquième fléau mondial. Actuellement, des mesures ont été prises dans les pays développés et le problème a tendance à diminuer, alors que la situation s’aggrave de plus en plus dans les pays en voie de développement, se désole le Pr Faye qui est en même temps vice-président du comité scientifique du 55e Congrès international de la société francophone de médecine buccale. Une rencontre qui s’ouvre ce mardi à Dakar.
‘Prise en charge en odontologie des patients à risque ou à besoins spécifiques et implantologie’, tels sont les thèmes retenus à l’occasion de cette rencontre qui constitue un véritable cadre d’échanges scientifiques entre praticiens odonto-stomatologistes de pays francophones. En ce qui concerne le premier thème, des conférences seront axées sur douleur et odontologiste, cardiopathie et odontologie, drépanocytose et odontologiste, infection à Vih et odontologie… Le second thème porte sur l’implantologie, une spécialité qui permet la réhabilitation prothétique de patients édentés à l’aide de racines artificielles (en titane) appelés implants. Cette discipline, autrefois réservée à une certaine catégorie sociale, est en train de s’imposer comme étant une alternative thérapeutique.
Cette rencontre réunira près de deux cents congressistes européens et africains. Au programme, huit conférences, vingt communications orales et onze communications affichées sont prévues.
Selon le Professeur Boubacar Diallo, chef du Département Odontologie et Président du comité d’organisation de ce congrès, ces assises de Dakar entrent en droite ligne dans la mission de la Société francophone de médecine buccale. Cette société est fondée sur le partage de la langue et des valeurs communes telles que promouvoir la formation continue, la recherche et le progrès en médecine buccale et en chirurgie buccale.
Source:Walf Quotidien