Alger, 26 juil (APS) – Les artistes, intellectuels et chercheurs sénégalais se sont fait positivement remarquer lors de la deuxième édition du Festival culturel panafricain d’Alger (5-20 juillet) en se frottant à des créateurs venus d’autres horizons pour cette rencontre. Ils étaient présents dans presque tous les domaines, dans les salles de conférences, les lieux de spectacles et d’exposition.
L’historien Aboubacry Moussa Lam, égyptologue et enseignant à la Faculté des lettres de l’université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar, a participé au colloque sur les anthropologies africaines au cours duquel l’œuvre de Cheikh Anta Diop (1923-1986), entre autres sujets, a été abordée.
Babacar Diop dit Buuba (historien et enseignant à l’UCAD), Sylvain Sankalé (avocat) et Eugénie Rokhaya Aw Ndiaye (journaliste, directrice du Centre d’études des sciences et techniques de l’information) sont intervenus lors du colloque sur Frantz Fanon.
Pour leur part, Fatou Sarr, chercheur à l’Institut fondamental d’Afrique noire (IFAN Cheikh Anta Diop), Awa Badiane de l’Association des juristes sénégalaises, et Odile Ndoumbé Faye, secrétaire exécutive de l’Association des femmes africaines pour la recherche et le développement (AFARD), ont pris part au colloque sur ‘’les femmes africaines à l’épreuve du développement’’.
Honoré en même temps que d’autres dramaturges et acteurs africains, Ousmane Diakhaté, directeur général du Théâtre national Daniel Sorano, a aussi présenté une communication lors du colloque sur ‘’le théâtre africain entre tradition et modernité’’.
Les passages de Youssou Ndour (7 juillet) et Ismaël Lô (12 juillet) à l’Esplanade Riad El-Feth ont été suivis par un public nombreux et enthousiaste. Les deux musiciens et leurs groupes ont assuré. Avant de monter sur cette scène qui a vu défiler de grandes stars de la musique africaine, Youssou Ndour a été un des acteurs de la chorégraphie d’ouverture du Panaf (5 juillet) au cours de laquelle il a notamment chanté son titre ‘’Wake Up’’.
Le 12 juillet, le Théâtre national d’Alger a refusé du monde pour la prestation de la Troupe dramatique de Sorano qui a interprété la pièce ‘’Une saison au Congo’’ mise en scène par Seyba Lamine Traoré. Très applaudie, la troupe a réussi un sans faute.
Malick Pathé Sow et son groupe ont plutôt opté pour les échanges en jouant avec les Algériens Samira Brahmia et Mohamed Rouane. C’étaient des rencontres de styles différents représentatifs d’une musique africaine authentique jouée avec des instruments traditionnels.
De leur côté, Yoro Ndiaye et Yoon Wi ont été appréciés à l’APC de Kouba, au Casif de Sidi Fredj, au Théâtre de verdure d’Alger, autant de lieux qui ont permis au muscien ’’baay faal’’ de faire montre de la maturité acquise depuis la sortie de son premier album en 2005. Cette participation restera pour lui ‘’une belle expérience’’.
Les pensionnaires du Ballet national La Linguère du Théâtre Daniel Sorano conduits par leur directeur Bouly Sonko, sont restés fidèles à la réputation établie par leurs prédécesseurs. Ils ont fait bonne impression aux Algériens qui se sont déplacés en masse au Casif de Sidi Fredj.
Avec deux prix (meilleure danseuse et meilleure réalisation scénique), la compagnie de danse Bakalama s’est illustrée lors de la 5-ème édition du Festival international des danses populaires de Sidi Bel Abbès.
Les protégés de Malal Ndiaye, directeur artistique du groupe, se sont aussi produits au Palais des Congrès d’Oran (8 juillet), au Théâtre de verdure de Mascara (9 juillet) et au Théâtre de verdure d’Ain Temouchent (10 juillet).
L’écrivain Nafissatou Dia Diouf, elle, a reçu le Prix littéraire du magazine panafricain Continental ‘’Jeune espoir’’ lancé à l’occasion du Festival d’Alger. Mme Diouf bénéficiera d’un abonnement d’une période de 24 mois au magazine et d’une campagne promotionnelle d’une valeur de 15.000 euros dans les colonnes du magazine et sur son site Internet, pour chacune de ses trois prochains ouvrages.
Le photographe Pape Seydi a participé à l’exposition ‘’Reflets d’Afrique’’ au Musée national d’art moderne et contemporain d’Alger. Il y a présenté ‘’une chronique quotidienne de travaux photographiques’’ traduisant les ‘’multiples interrogations introspectives sur la responsabilité individuelle de l’homme pour le respect et le bien-être de l’homme’’.
Le Sénégal était aussi bien représenté à la résidence des bédéistes dirigée par le dessinateur Alphonse Mendy dit T.T Fons. En plus de l’auteur de ‘’Goorgorlu’’, Samba Ndar Cissé et Malang Sène ont aussi participé à l’atelier qui a débouché sur la publication d’un recueil de contes et légendes.
Pour le volet cinéma, une quinzaine de films réalisés par des Sénégalais, entre 1955 et 2008, ont été projetés dans le cadre du panorama programmé dans les salles du complexe Riad El-Feth.
Etaient présents au Panaf, Mahama Johnson Traoré (membre du jury qui a retenu deux projets sénégalais pour une coproduction avec l’Algérie), Momar Thiam, Mansour Sora Wade, Ousmane William Mbaye, Moussa Touré, Alain Gomis, Cheikh Ngaïdo Bâ (président de l’Association des cinéastes sénégalais), Laurence Attali, Thierno Faty Sow, Khalilou Ndiaye (exploitant, distributeur, directeur du Festival Image et Vie).
Un hommage a été rendu, le 15 juillet, au poète Léopold Sédar Senghor (1906-2001), dans le cadre du programme théâtre. A cette occasion, une soirée poétique a été organisée.
La styliste Claire Kane a participé au défilé de mode qui avait pour objectif de montrer l’importante contribution de l’Afrique à la mode internationale. Directrice artistique du défilé, Claire Kane a présenté une mini-collection de tenues en similicuir, à l’effigie de différents drapeaux de différents Etats africains.
Pour sa part, Mariam Diop, propriétaire de la ligne de prêt-à-porter Nomade’s, s’est inspirée du patrimoine culturel du continent, présentant boubous et foulards de différentes couleurs et formes.
ADC/BK