Les chercheurs et décideurs doivent reconcentrer leur attention sur la recherche d'un traitement pour le VIH/SIDA afin de préserver l'avenir des mères et de leurs enfants à naître, dont 300.000 sont infectés en Afrique chaque année, a annoncé un haut responsable de l'ONU à Syrte.
Le directeur exécutif du Programme commun des Nations unies sur le VIH/SIDA, Michel Sidibé, a déclaré que le débat sur la découverte d'un vaccin et de traitement pour la pandémie pourrait aider à sauver plus de 22 millions de personnes affectées par la maladie en Afrique et réduire rapidement les infections chez les nouveau-nés.
"Nous devons reprendre le débat sur le traitement et la vaccination contre le VIH/SIDA et inviter le monde entier à s'investir dans un traitement", a déclaré à la PANA le directeur de l'ONUSIDA dans une interview exclusive accordée en marge du Sommet de l'Union africaine à Syrte, dans le centre de la Libye.
Le directeur de l'ONUSIDA a déclaré que le nombre de nouveau-nés infectés chaque année continuait à augmenter, ce qui alourdissait le fardeau du traitement.
Cependant, M. Sidibé a indiqué que la lutte contre le VIH/SIDA ne représentait pas seulement un défi pour les structures de santé publiques en Afrique, mais qu'elle pouvait également avoir de gros avantages dans le domaine du transfert de technologie, qui pourrait permettre à l'Afrique de devenir auto-suffisane en matière de fabrication de ses propres médicaments.
"Nous devons commencer le transfert des connaissances vers l'Afrique. Avec une vision continentale, nous pourrons trouver d'excellentes idées pour la production de médicaments", a déclaré M. Sidibé, un expert en santé publique, qui a passé plus de 20 ans à travailler dans le système onusien.
L'on craint que les pays africains, particulièrement l'Afrique du Sud, soient accablés par l'épidémie à moins que des efforts ne soient faits pour limiter la transmission du VIH/SIDA de la mère à l'enfant.
Les cas accrus d'infections de nouveau-nés devraient alourdir le fardeau financier que les pays africains vont avoir à supporter à l'avenir, alors qu'ils tentent de maintenir en vie les populations infectées, par l'usage d'antirétroviraux (ARV).
"Les Africains vont avoir besoin de ces médicaments pendant longtemps, Ils vont avoir besoin d'autres également contre le paludisme, la tuberculose et d'autres maladies, mais la plupart de ces médicaments ne sont pas produits en Afrique en raison du manque de normes de qualité rigoureuses et de capacités de fabrication", a souligné M. Sidibé.
L'Afrique pourrait bénéficier d'une nouvelle révolution pharmaceutique si la demande de remèdes du VIH/SIDA est assortie d'une production accrue de médicaments, selon l'officiel de l'ONU.
Les médicaments du SIDA sont coûteux et les experts indiquent qu'ils ne sont pas toujours efficaces. Le traitement de première ligne coûte 92 dollars par patient par an, ce qui est bien au-delà des moyens de la plupart des Africains qui vivent avec moins d'un dollar par jour.
Plus de 80% des quatre millions de personnes infectées par le VIH/SIDA en Afrique sont sous traitement, cependant le continent est incapable de fabriquer ses propres médicaments, a déploré le directeur de l'ONUSIDA.
Il y a également d'autres complications de santé publique, qui, si elles ne sont résolues correctement, risquent d'aggraver le risque de la maladie. Dans certains cas, les patients risquent de développer une résistance aux médicaments qui sont utilisés dans la lutte contre cette maladie.
M. Sidibé a expliqué qu'il fallait élaborer des directives sur le moment de placer les patients sous traitement.
Syrte - 02/07/2009
Par Kennedy Abwao, correspondant de la PANA