Maladies transmises par les insectes
une préoccupation de santé publique
Chikungunya, dengue, encéphalite à tique, la forte recrudescence au cours de ces dernières années de maladies transmises par des insectes représente une préoccupation de santé publique prise en compte dans un document d'expertise publié par l'Institut de recherche pour le développement (IRD).
Cette expertise, "la lutte antivectorielle en France" (édition bilingue 534 pages IRD éditions), réalisée sur demande gouvernementale, vise à améliorer le dispositif de lutte contre les vecteurs (moustiques, tiques, moucherons piqueurs...) de virus, parasite ou bactérie, a résumé vendredi le Pr Jean-François Girard, patron de l'IDR.
"Nous avons émis huit recommandations", a indiqué Didier Fontenille (IRD). Parmi celles-ci figurent la création d'un centre national d'expertise sur les vecteurs et le risque vectoriel (CNEV), alors qu'en France les compétences (laboratoires, entomologistes) sont dispersées.
L'expertise préconise aussi l'amélioration de la formation (cadres de santé, vétérinaires, agents techniques...) et de la communication, en prenant en compte les réticences et les croyances des populations exposées, ainsi que l'évaluation des interventions (efficacité, toxivigilance sur les produits utilisés) et le soutien à la recherche.
La réglementation (démoustication et lutte contre d'autres vecteurs) doit aussi être revue.
Le moustique tigre (aèdes albopictus), présent en Italie (200 cas en 2007) et dans quatre départements français, vecteur du virus du chikungunya qui a sévit à l'île de la Réunion (près de 40% de la population touchée en 2005-2006), n'est pas présent à Paris. Mais il pourrait dans les années à venir être à l'origine de foyers de cas en France, avertit M. Fontenille.
"On peut s'attendre également dans le futur à des foyers de dengue (fièvre hémorragique), donc nous devons anticiper", a-t-il ajouté.
Un dispositif d'entente entre les départements concernés par le moustique tigre (Alpes-Maritimes, Corse et Var) permettra de passer à la lutte antivectorielle en cas de déclaration de cas suspect (dengue ou "chik") sans attendre la confirmation, explique Christophe Lagneau, de EID Méditerranée, chargée du contrôle des nuisances des moustiques.
AFP