julie .:::|| ami ||:::.
Nombre de messages : 6903 Age : 62 Date d'inscription : 19/12/2006
| Sujet: Virus Ebola Dim 15 Mar 2009 - 10:22 | |
| L'agent est passé du singe au porc, et a contaminé cinq ouvriers agricoles aux Philippines.
Fin janvier 2009, le gouvernement philippin a annoncé la détection du virus Ebola-Reston, responsable chez les singes macaques d'une fièvre hémorragique mortelle, dans deux gros élevages de porcs situés au nord de l'île de Luzon. Par ailleurs, cinq personnes (deux ouvriers, un boucher d'abattoir et un petit éleveur d'un quartier de Manille) ont été eux aussi contaminés par le virus. Cette double découverte, signalée par le mensuel Agricuture & Nouvelles Technologies, est une première qui déconcerte et inquiète les organismes internationaux. Il s'agit en effet d'un saut de barrière d'espèces inconnu à ce jour. La situation actuelle, on le sait désormais, a en fait débuté entre 2007 et 2008 avec le signalement de pertes de poids, d'avortements et de décès inhabituels dans ces deux fermes porcines. Les premières analyses faites localement, il y a un peu plus d'un an, avaient montré la présence de plusieurs microbes pathogènes, dont une souche particulièrement virulente du virus du « syndrome dysgénésique et respiratoire du porc» (SDRP). Puis très vite, «on a trouvé la trace du virus Ebola souche Reston chez six porcs, puis plusieurs centaines d'animaux», explique Noël Tordo (infections virales émergentes, Institut Pasteur). Infection inapparente Aussitôt, le ministère de l'Agriculture des Philippines décide la mise en quarantaine des fermes contaminées. Le Dr Kate Glynn, de l'Organisation mondiale de la santé animale (OIE), explique au Figaro comment la présence du virus Ebola a été détectée : «Le gouvernement philippin voulait savoir si sa campagne de vaccination contre ce virus SDRP était efficace. En août 2008, ils ont envoyé des échantillons biologiques des porcs au laboratoire de diagnostic des maladies animales étrangères, à New York.» Y ayant trouvé des particules virales évoquant un virus Ebola, les biologistes new-yorkais ont demandé aux centres de contrôle et de prévention des maladies, à Atlanta (États-Unis), de confirmer le diagnostic. En octobre 2008, le verdict tombe : il s'agit bien de la première contamination au monde de cochons par un virus Ebola-Reston. Cette souche, très différente des Ebola-Zaïre, Gabon, ou Soudan, qui provoquent des fièvres hémorragiques mortelles chez 85 % des êtres humains infectés, tient son nom de la ville de Reston, en Virginie. C'est là que se trouve le laboratoire expérimental Hazleton, le plus gros importateur américain de petits singes. Or, en octobre 1989, une centaine de macaques des Philippines avait été victime d'une épidémie foudroyante de fièvre hémorragique mortelle. C'était une nouvelle souche du virus Ebola, qui peut aussi contaminer l'homme sans le rendre malade : sur 178 soignants de ce laboratoire, 6 avaient dans leur sang des anticorps, trace d'une infection inapparente par ce virus. Ce passage soudain du virus à des porcs a eu immédiatement pour conséquence la mise en quarantaine des fermes, l'envoi d'une mission d'experts de la FAO et de l'OIE et la décision d'abattre 6 000 animaux ! Les contacts des personnes contaminées à leur insu sont activement recherchés. Et même si la souche Reston ne provoque pas de maladie humaine, les chercheurs s'inquiètent du saut de barrière d'espèces. «Il y a tellement d'inconnues, estime le Dr Glynn. On ne sait pas grand-chose des facteurs de virulence des souches Ebola humaines à forte mortalité. La coïnfection du virus Ebola-Reston avec d'autres virus de porcs aggrave-t-elle sa virulence ?». La menace est faible pour les adultes en bonne santé, mais elle est inconnue pour les sujets immunodéprimés, les femmes enceintes et les enfants. Le Figaro | |
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