Moins de 50 mille tonnes vendues sur les 700 mille produites
Les producteurs d’arachide sont en train de connaître l’une des plus difficiles campagnes de commercialisation arachidière. Sur les 700 mille tonnes de graines produites cette année, moins de 50 mille ont été commercialisées dans les circuits officiels. Les besoins sont estimés à 60 milliards de FCfa au moment où l’Etat fait la sourde oreille. Comme ultime solution, les producteurs n’ont que le « bradage » comme alternative.
La présente campagne arachidière risque de rester gravée à jamais dans la tête des agriculteurs. Les producteurs d’arachide sont en train de patauger dans une indifférence totale vis-à-vis des autorités. Les résultats présentés par les acteurs sont une illustration. Le président du Cadre de concertation des producteurs d’arachide révèle que l’état de la vente de cette année est très mauvais.
En marge de la rencontre organisée ce mardi 20 janvier à Dakar, sur la commercialisation des produits de la Goana, Ibrahima Niass a fait savoir que « la commercialisation de l’arachide est vraiment catastrophique et la raison principale c’est le manque de financement ». A son avis, l’arachide n’est pas une affaire de millions mais de milliards. Pour cela, M. Niass a estimé que « pour acheter les 700 mille tonnes produites, il faut au moins près de 60 milliards de FCfa ». Il fait savoir que : « actuellement, sur la collecte des circuits officiels, on ne dépasse pas 50 mille tonnes ».
Ce qui, à son avis, veut dire que « la production est entre les mains des producteurs ». M. Niass a tenu à préciser que « bien que le marché parallèle est en train d’absorber une grande partie, il ne peut pas tout absorber ». Evoquant la situation au niveau national, le président du Cadre de concertation des producteurs d’arachide affirme que « les gens sont en train de bazarder leur récolte mais dans les villes comme Dakar, on a besoin de produits à base d’arachide comme l’huile, la patte d’arachide… »
Sur ce point, il a déploré l’absence de dispositions permettant aux producteurs de transformer pour vendre dans les grandes surfaces. M. Ibrahima Niass concède que « il n y a plus raison de protéger quelqu’un pour des raisons de devises. Il faut inciter les producteurs à créer des Petites et moyennes entreprises pour transformer leur production, la valoriser et la mettre sur le marché ». Actuellement, a-t-il ajouté, cette protection concerne les industriels exploitants qui sont, entre autres, Suneor, Novasen…
Et de préciser que ces industriels qui étaient dans le public sont aujourd’hui dans le privé. Selon lui, il faut que tous ces privés puissent investir le secteur de la transformation avec la mise en place de petites unités dans les communautés rurales pour pouvoir transformer cette production qui est non seulement de rente, mais également une culture vivrière, fourragère et cosmétique.
Sud Quotidien