Baie de Hann : 40 milliards mobilisés pour dépolluer la plage
Lundi prochain, seront signées à Dakar les conventions de prêts grâce auxquels sera menée à la baie de Hann la première opération de dépollution industrielle jamais réalisée au Sénégal. Cette opération coûtera 40 milliards de francs Cfa financés par la France et la Banque européenne d’investissement (Bei).
La baie de Hann se meurt. Et cela ne date pas d’aujourd’hui. Sa pollution a atteint des proportions telles qu’elle a été rangée parmi les plages les plus polluées au monde. Mais cette pollution de la baie de Hann sera bientôt un très mauvais souvenir pour les habitants de cette localité. Ces derniers vont en effet, sous peu, respirer de l’air pur grâce au projet de création d’un réseau d’assainissement le long de la baie. D’un coût de 40 milliards de francs Cfa, dont les 13,1 milliards seront débloqués par la Banque européenne d’investissement (Bei) et les 19,7 milliards par l’Agence française de développement (Afd) en plus des 2 milliards représentant la subvention du Fonds (français) de solidarité prioritaire (Fsp), ce projet a pour finalité la restauration durable de la qualité des eaux de la baie de Hann, selon un communiqué de l’ambassade de France à Dakar reçu hier à la rédaction. Ce qui permettra, souligne la même source, ‘à la fois de protéger le milieu marin et d’améliorer la situation sanitaire des populations riveraines estimées à 55 000 personnes en traitant 95 % de la pollution bactérienne’. Il s’agit de la première opération de dépollution industrielle jamais réalisée au Sénégal.
Cette pollution qui menace la vie des populations est due au fait, rappelle le communiqué de l’ambassade de France, qu’’une grande partie des entreprises installées le long de la baie rejettent directement à la mer leurs effluents pollués, sans prétraitement’. De même, la plupart des déchets domestiques sont rejetés à la mer sans traitement. Cette dégradation, souligne le communiqué, ‘a des conséquences très graves à la fois sur le plan social (perte de l’usage d’un milieu favorable aux loisirs et au développement du tourisme), qu’économique (pertes de revenus) et encore plus sanitaire avec le développement de maladies infectieuses chez les populations locales’.
Le ministre d’Etat, ministre de l’Economie et des Finances, Abdoulaye Diop, le directeur de l’Agence française de développement (Afd) au Sénégal, Denis Castaing et le représentant à Dakar du Bureau régional de la Banque européenne d’investissement (Bei), Jack Reversade, signeront d’ailleurs le 19 janvier 2009 à 11 h les conventions de prêt, en présence de l’ambassadeur de France au Sénégal, Jean-Christophe Ruffin.
Ndakhté M. GAYE - Walf Fadjri