NETTALI.NET - Jamais, la situation économique du Sénégal n’a été aussi sombre qu’en 2008. Le tableau dressé par les bailleurs de fonds et autres partenaires économiques et financiers, est alarmant. En 2008, l’économie sénégalaise a constamment viré au rouge.
La situation économique du Sénégal en 2008 inquiète. Elle a été si alarmante que les principaux partenaires économiques et financiers du Sénégal, ont été obligés de menacer notre pays, afin qu’ils prennent des mesures pour redresser la situation. Les Sénégalais ont été surpris par la sortie publique du représentant du Fonds monétaire international (Fmi), M. Alex Segura qui a dénoncé la situation dans laquelle se trouve notre pays. Dans une interview accordée au journal Le Quotidien, M. Alex Segura déclarait : « Nous regardons la situation des finances publiques, les recettes, les emprunts obligataires, et les dépenses publiques. Et finalement, nous disons que le système ne tient plus. Si vous n’ajustez pas les dépenses, dans quelques mois, vous ne serez plus en mesure même de payer les salaires de la fonction publique. L’Etat pourrait se trouver en cessation de paiement. S’il n’y a pas d’ajustement, le système des finances publiques va s’effondrer. C’est clair. Il faut qu’il y ait des mesures d’ajustement, avec ou sans le Fmi. Mais si les autorités veulent que le Fmi apporte un soutien à leur politique économique, un soutien qui est d’ailleurs important pour les bailleurs de fonds, pour les marchés financiers et pour les investisseurs, elles devraient s’engager à exécuter cet ajustement. »
2008 a été aussi marqué au plan économique par la question de la dette intérieure. Elle a fait l’objet de polémiques sur les montants déclarés. Estimée à plus de 300 milliards, les autorités ont, de leur côté, annoncé des chiffres de l’ordre 174 milliards de Fcfa.
Autre sujet important de l’année 2008, les dépassements budgétaires. Pour la première fois, le Fmi, par la voix du même Alex Segura, n’a pas pris de gants pour dénoncer des dépassements budgétaires. Des dépassements budgétaires qui vont même coûter à M. Ibrahima Sarr, son poste de ministre délégué du Budget. Alors que le gouvernement qui a reconnu ces dépassements budgétaires, avance le montant de 109 milliards de Fcfa, d’autres voix discordantes indiquent le chiffre de 450 milliards de Fcfa.
Les dépassements budgétaires sont en partie la cause de l’aggravation de la dette intérieure de l’Etat du Sénégal. Et c’est ce que pense, M. Segura qui dénonçant les dépassements budgétaires, soutenait : « C’est très grave. Je ne peux pas encore vous donner les chiffres, car on a demandé au ministère des Finances de faire un audit. L’Inspection générale des finances va faire un audit de la situation. Ce sera un critère de performance du programme, et lorsqu’on aura tous les éléments, on va savoir quel est le montant des dépenses engagées, quelles sont les mesures à prendre pour y faire face. Ça pourrait être des sanctions contre les gens qui ont violé les règles budgétaires et aussi contre les entreprises qui sont responsables aussi, dans ces cas-là, de mauvaise gouvernance. Parce que quand une entreprise accepte de fournir un bien ou un service à l’Etat, en sachant que l’argent de l’Etat n’est pas habilité à couvrir la dépense, qu’il n’y a pas la couverture budgétaire etc., c’est grave. Et les entreprises vont aussi payer un coût. »
Pour donner suite aux propos du représentant du Fmi, non seulement, le ministre du Budget de l’époque, M. Ibrahima Sarr a été limogé, mais également le chef de l’Etat s’est résolu à lâcher l’Inspection générale d’Etat (Ige) pour enquêter sur cette affaire. Pouvait-il en être autrement ? En réalité face aux pressions et aux menaces des bailleurs de fonds, l’Etat s’est vu contraint de prendre des mesures contre certains pillages exercés par des dignitaires du régime, les dérapages notés dans l’exécution des dépenses de fonctionnement. Mettant la pression sur l’Etat, celui-ci sera même contraint de revoir sa politique de subvention. C’est que le Sénégal allait perdre les fonds que les bailleurs de fonds allaient mettre à sa disposition dans le cadre de l’ « Initiative de soutien à la politique économique » (Ispe). C’est dans ce sens qu’il faut comprendre la décision de la France d’accorder un prêt de 83 milliards de Fcfa au Sénégal.
Pour le Ps, ceci n’est qu’une politiquement d’endettement pour payer la dette. Autrement dit du « soul bouki, souli bouki ». Toujours dans sa politique de renflouer les caisses de l’Etat devenues désespérément vides tout au long de l’année 2008, l’Etat va être obligé de vendre ses actions flottantes de la Sonatel. Une opération qui rapportera plus de 30 milliards de Fcfa au Trésor public. Des institutions comme l’Ipres, la Caisse de sécurité sociale voleront également au secours de l’Etat pour renflouer les finances publiques. La vente d’une troisième licence dans le domaine de la téléphonie à Sudatel, fera rentrer dans les caisses du Trésor la somme de 90 milliards de Fcfa. Malgré ces rentrées, la situation au niveau des finances demeure sombre et les perspectives alarmistes.