Un vaccin destiné à protéger les petits enfants du paludisme obtient de nouveaux résultats encourageants en Afrique. Ses promoteurs espèrent pouvoir réaliser la dernière phase des essais cliniques
n vaccin contre le paludisme, le candidat le plus avancé à ce jour, devrait pouvoir entrer dans sa dernière phase de tests, annoncent ses promoteurs. Deux équipes publient en effet aujourd’hui dans le New England Journal of Medicine les derniers résultats des essais cliniques qui se sont déroulés au Kenya et en Tanzanie sur des enfants de moins de 18 mois.
Développé par le laboratoire GSK, soutenu par la Malaria Vaccine Initiative (MVI), ce vaccin (nom de code RTS,S/AS) réduit de façon significative le risque d’infection par le parasite du palu chez les petits enfants après trois injections au cours des 16 premières semaines de vie.
L’essai mené en Tanzanie sur 340 enfants de moins d’un an montre que le risque de primo-infection est réduit de 65% après les trois injections. Il montre aussi que le candidat vaccin peut être administré en même temps que d’autres vaccins (diphtérie, tétanos...) et qu’il pourrait donc être ajouté au programme de vaccination déjà mis en place par l’OMS auprès des enfants en Afrique.
La seconde étude établit qu’un nouvel adjuvant rend le vaccin plus efficace. Avec la formule précédente, testée lors d’un essai clinique au Mozambique, les crises sévères de paludisme diminuaient de 35% chez les enfants vaccinés par rapport à ceux qui ne l’étaient pas. Au cours d’un nouvel essai au Kenya et en Tanzanie les chercheurs ont obtenu 53% de baisse des crises sévères chez les enfants de 5 à 17 mois (au cours d’une période de suivi de 8 mois).
Ce candidat vaccin agit avant que le parasite responsable du palu, le Plasmodium falciparum, ait envahi les globules rouges de son hôte. Certains craignent que cela ne fasse que retarder la survenue des crises de paludisme. Les promoteurs du RTS,S/AS sont cependant confiants sur la poursuite de leurs travaux : ils espèrent bien obtenir les autorisations nécessaires pour réaliser la dernière phase des essais, sur une plus large population.
Le paludisme tue un million de personnes chaque année : les premières victimes sont les nourrissons, les enfants et les femmes enceintes. Le continent africain est le plus touché.
C.D.
Sciences-et-Avenir.com
08/12/08