Le pèlerinage annuel de La Mecque commence pour des millions de musulmans. FRANCE 24 a suivi des convertis français qui se rendent dans la ville sainte pour la première fois.
AFP - Quelque deux millions de musulmans se préparaient vendredi pour le pèlerinage annuel de La Mecque, dont les rites commencent samedi au milieu de strictes mesures de sécurité.
Le ministère saoudien de l'Intérieur a annoncé avoir mobilisé plus de 100.000 hommes pour assurer la sécurité et le bon déroulement du hajj rassemblant au moins 1,6 million de fidèles venus de l'étranger, outre des centaines de milliers de Saoudiens et de résidents dans le royaume.
"(Nos forces) sont fin prêtes pour assumer leurs responsabilités", a déclaré le ministre de l'Intérieur, le prince Nayef Ben Abdel Aziz, après avoir passé en revue à La Mecque, dans l'ouest du royaume saoudien, des unités des forces de sécurité et des forces spéciales en charge du pèlerinage.
Des hélicoptères S-92 équipés de systèmes techniques ultra-modernes, dont des jumelles de vision nocturne, sont mis à la disposition des forces pour la première fois dans l'histoire du hajj, selon les autorités, toujours hantées par le spectre du terrorisme dont le royaume a souffert pendant des années.
"Le terrorisme n'est pas fini. Il court toujours", a dit le prince Nayef à la presse, ajoutant en réponse à une question sur le risque d'attentat durant le pèlerinage: "Nous n'en avons aucune information, mais nous devons nous y préparer pour ne pas être pris de court".
Lors du dernier hajj, les autorités avaient annoncé l'arrestation d'un groupe lié au réseau Al-Qaïda qui projetait de commettre un "acte terroriste dans le but de mettre en échec le plan de sécurité du pèlerinage", sans pour autant, selon elles, prendre pour cible La Mecque ou les pèlerins eux-mêmes.
Rassemblés à La Mecque, le premier lieu saint de l'islam, les pèlerins sont attendus aux premières heures de samedi, à pied ou en bus, à Mina, une vallée aride située à 10 km de la ville sainte, marquant ainsi le début du hajj.
Ils passeront la journée en prière et dans le recueillement dans cette vallée, transformée généralement en une cité de tentes ignifugées.
Dimanche à l'aube, ils se dirigeront vers le mont Arafat, appelé aussi Mont de la Miséricorde. En haut de cette colline, ils resteront longtemps à prier et à implorer le pardon de Dieu. L'attente des pèlerins au sommet symbolise l'attente du Jugement dernier et constitue le temps fort du hajj.
Les fidèles reviendront ensuite à Mina pour immoler un animal, généralement un mouton, en souvenir du sacrifice que faillit accomplir Abraham en voulant sacrifier son fils sur ordre de Dieu. Ce rituel marque le début de la fête d'Al-Adha (le Sacrifice), célébrée cette année lundi.
Ils passeront deux autres journées à Mina pour le rite final, la lapidation de Satan, qui consiste pour le pèlerin à lancer 21 cailloux sur chacune des trois stèles symbolisant Satan, transformées ces dernières années en trois blocs de béton hauts d'environ 25 mètres.
Pour prévenir les bousculades à Mina, qui avaient fait 364 morts en 2006, 251 en 2004 et 1.426 en 1990, les autorités ont fait construire sur le site de lapidation des ponts à trois niveaux.
Le rituel de la lapidation terminé, les fidèles se rendent à la Grande Mosquée de La Mecque pour un "tour d'adieu" à la Kaaba, édifice cubique dans lequel est incrustée la Pierre noire, relique sacrée des musulmans.
Le hajj est l'un des cinq piliers de l'islam que tout musulman, selon le Coran, se doit de faire au moins une fois dans sa vie s'il en a les moyens.