source : le soleil
En ces temps durs, de nouvelles stratégies sont mises en œuvre par les chefs de famille pour trouver un mouton. Si pour certains, l’idéal c’est de payer cash, d’autres procèdent par des avances aux vendeurs. Ou simplement chercher un mouton à crédit...
Nous sommes sur les allées Seydou Nourou Tall à Dakar. Ici, affiches ou panneaux publicitaires, tout est bon pour vanter la qualité du mouton. Sous sa tente, Gallo Thiéllo contemple ses moutons. On voit des tentes, un sol tamisé, des aliments de bétail en quantité suffisante...
Ici aussi, les prix proposés font frémir. Ils vont de 100.000 à plus d’un million de francs Cfa. Mais, s’empresse de rassurer le maître des lieux, « il y a toujours des mécanismes pour aider des amis, des parents ou de simples clients afin de leur permettre d’acquérir un mouton. C’est pourquoi nous travaillons avec la conscience que les temps sont durs pour tout le monde ».
Célébrée dans moins de deux semaines, la fête de la Tabaski est une grande occasion de dépenses pour les chefs de ménage. Ce qui leur crée des difficultés financières. Ainsi, pour faire face, plusieurs stratégies sont mises en place surtout que les temps sont durs. Il faut alors, comme nous le rapportent vendeurs et acheteurs, de multiples stratégies : crédit, paiement par traite, etc.
Au Foirail de la Seras, cela se vérifie aisément. Ici, il est fréquent de voir un vendeur repousser l’échéance pour permettre à son client de payer sans contrainte. Pour Abdoulaye Sy, un vendeur, « il nous arrive
de laisser le client avec le mouton jusqu’après la fête de la Tabaski. C’est un crédit que nous lui faisons ». Pour sécuriser ce crédit, « nous faisons une sélection sur la base du profil des acheteurs qui font des engagements ».
Ces possibilités, Alioune Niang, un client trouvé sur place, les trouve salutaires. « Souvent, il est possible de commencer à payer par tranche un mois avant la fête. Ce qui nous permet de respirer à l’approche de la fête et également de s’atteler aux autres dépenses ».
D’autres, qui sont obligés d’acheter un nombre important de moutons, préfèrent déposer un acompte très consistant pour venir compléter. C’est le cas ce père de famille du nom d’Adama Sow, qui confie devoir chercher un mouton pour ses frères et sœurs. Cette année, argumente t-il, avec « le coût élevé de la vie et pour réduire les dépenses, on commence assez tôt à déposer des sommes par traite chez le vendeur. On complète après la fête ».
Ces différentes stratégies permettent à certains chefs de famille de respirer financièrement, même si elles semblent manifestement être en contradiction avec les recommandations de la religion.
Amadou Maguette NDAW ...