C’est un Israélien que Barack Obama s’apprête à nommer comme directeur de cabinet à la Maison-Blanche, en la personne du parlementaire américain Rahm Emanuel, indiquait jeudi matin le quotidien Haaretz dans son édition électronique.
Le poste de directeur de cabinet de la Maison-Blanche est généralement considéré comme l’un des plus élevés dans la hiérarchie du système politique américain, à l’instar du rôle joué, dans un pays comme la France, par le secrétaire général de la Présidence de la République.
A Washington, il se dit ainsi couramment que la fonction est plus importante que celle du Vice-Président élu, et fait du « chief of staff » le véritable numéro 2 de l’exécutif, exerçant une large influence sur la politique présidentielle.
Rahm Emanuel est le fils d’un médecin à la retraite, Benjamin Emanuel, ancien membre de l’Irgoun, l’organisation sioniste qui commit les actions terroristes les plus spectaculaires des années 1940 contre le peuple palestinien, notamment le tristement célèbre massacre des villageois de Deir Yassin en avril 1948.
Le quotidien israélien Maariv a retrouvé Benjamin Emanuel, d’où il ressort que ce vieux fasciste n’a pas changé d’un poil. « Evidemment que le travail de mon fils sera d’influencer le président dans un sens pro-israélien. Et pourquoi pas ? Vous le prenez pour qui ? Pour un Arabe ? Il est pas embauché à la Maison-Blanche pour balayer les couloirs, quand même ! »
La maxime « tel père, tel fils » n’est pas forcément exacte, mais le rôle d’agent pro-israélien potentiellement dévolu à Rahm a confirmé de manière encore plus explicite par un de ses proches, cité par le quotidien Yiedot Aharonot.
« En fait, Rahm, réfléchit à l’offre qui lui a été faite par Obama. Mais il est clair qu’il n’acceptera la fonction que s’il est convaincu qu’Obama est favorable aux intérêts israéliens », déclare-t-il. De telles déclarations participent, à l’évidence, des efforts déployés par le lobby sioniste et la diplomatie israélienne, qui auraient préféré avoir McCain plutôt qu’Obama à la Maison-Blanche.
La ministre des Affaires étrangères (et candidate au poste de chef de gouvernement) Tzipi Livni a fait jeudi matin des déclarations menaçantes à l’endroit de Barack Obama, l’enjoignant de maintenir une posture belliciste à l’encontre de l’Iran.De son côté, le Premier ministre démissionnaire Ehud Olmert annonçait un déplacement à Washington pour y être reçu par George Bush.
Pour une soirée d’adieu entre deux futurs cadavres politiques ? Pas si sûr. Olmert, avec l’assentiment de ses collègues de la direction israélienne, a bien l’intention d’obtenir de Bush, avant son départ effectif de la présidence en janvier prochain, le maximum de cadeaux : livraisons d’armes, subventions, voire promesse de l’installation à Jérusalem de l’ambassade américaine, toujours à Tel Aviv actuellement.
En réalité, la nomination de Rahm Emanuel, donnée comme certaine par les grands réseaux d’information aux Etats-Unis, n’est pas officielle, et le secrétariat d’Obama a fait savoir que la composition du futur gouvernement ne sera pas annoncée publiquement avant plusieurs jours. La promotion médiatique de Rahm Emanuel, personnage politique assez connu –il est l’un des responsables du groupe parlementaire Démocrate à la Chambre des Représentants- tout en n’étant pas une star au plan national, participerait donc d’une campagne pour augmenter ses chances d’avoir le job.
Pour le lobby sioniste et la direction israélienne, Rahm Emanuel a le profil de l’emploi : juif orthodoxe communautariste proclamé, parlementaire votant toujours comme il faut (en même temps que 99% des autres élus, il faut le rappeler) les innombrables voeux, résolutions et propositions de lois en faveur d’Israël, et ne manquant jamais une manifestation publique de soutien à Israël. L’organisation sioniste américaine (Zionist Organization of America) liste d’ailleurs, sur son site, la « performance » de ce parlementaire élu de Chicago, et lui décerne, sans surprise, une bonne note.
Reste à savoir s’il est « Israélien », comme l’a écrit Haaretz. Au regard de ce qui vient d’être écrit, c’est un détail. Dans un « chat » sur le net, jeudi matin, un sympathisant de Rahm Emanuel signalait cependant que l’intéressé avait effectivement servi dans l’armée israélienne, en 1991.
Source : CAPJPO-EuroPalestine
6 novembre 2008