De nouvelles variétés de riz bientôt homologuées au Sénégal
La station de recherches du Centre du Riz pour l’Afrique (ancienne Association pour le développement de la riziculture en Afrique de l’Ouest, Adrao) qui était installée en 1972 à Richard-Toll, transférée en 1980 à Saint-Louis et située actuellement au village de Ndiayes dans la communauté rurale de Ross-Béthio, vient de créer 5 nouvelles variétés homologuées en 2007 et 16 nouvelles variétés de riz qui le seront en 2008, a annoncé le Représentant Résident de l’Adrao/Sénégal.Transférée au village de Ndiayes depuis 1990, cette station de recherches est de plus en plus compétitive et ne cesse de créer et d’homologuer des variétés performantes pour les trois types de riziculture. Mettant à profit la journée de champ organisée jeudi dernier par l’équipe de recherches qu’il dirige, le Dr Boubié Vincent Bado a précisé que 16 nouvelles variétés dont 7 variétés NERICA (Nouveau Riz pour l’Afrique) seront bientôt homologuées pour la première fois au Sénégal. Au cours d’un point de presse, M. Bado a indiqué que son équipe avait déjà homologué trois variétés de riz en 1994, notamment La Sahel 108, Sahel 201 et Sahel 202, qui couvrent 80% des superficies cultivées en riziculture irriguée au Sénégal et cinq autres variétés en 2007, ayant des rendements de 10 à 12 tonnes à l’hectare (Sahel 134, Sahel 159, Sahel 208, Sahel 209, Sahel 210). Les variétés à cycle court (Sahel 134 et Sahel 159) sont adaptées pour la double culture. Il s’est réjoui des performances de l’Adrao en Afrique qui lui ont valu en 2001-2002, le prix mondial de l’alimentation grâce à ses variétés NERICA.
C’est en 1971, a-t-il poursuivi, que certains Etats de l’Afrique de l’Ouest ont décidé de mettre en commun leurs moyens pour créer l’Adrao, devenue aujourd’hui l’un des 15 centres internationaux de recherches agricoles grâce à ses bons résultats et à la qualité de son travail qui a été bien appréciée par les Nations Unies.
Dirigée depuis 2006 par le docteur Pape Abdoulaye Seck, l’Adrao, dont le siège a été transféré temporairement de Bouaké à Cotonou, a pour mission de contribuer efficacement à la lutte contre la pauvreté, à la sécurité alimentaire en Afrique par la recherche-développement en partenariat, en vue d’améliorer la production et la rentabilité de la riziculture. Elle fait travailler au Sénégal 10 chercheurs internationaux, 40 assistants et personnel d’appui, ce qui fait un total de 50 intervenants dont 30 permanents sénégalais.
La station de Ndiayes travaille pour le compte des pays membres du Sahel, notamment, le Mali, le Sénégal, le Burkina-Faso, le Niger, la Mauritanie, la Gambie, la Guinée Bissau, la Gambie, et la Guinée Conakry. Le coût d’intervention de l’Adrao est estimé depuis 2006 à 1,5 millions de dollars (soit 750 millions FCFA), et passera en 2009, à 2 millions de dollars grâces aux efforts en projet pour développer les capacités de la station. Celle-ci, selon M. Bado, a déjà mis au point, en collaboration avec la SAED et l’ISRA, la batteuse ASI et bientôt la faucheuse ISA. Elle continue d’œuvrer dans le sens du développement d’itinéraires techniques de gestion intégrée.
Dans le cadre de la mise en œuvre de son programme spécial « Salinité » et « Froid », l’Adrao a mis au point de nouvelles variétés résistantes au sel grâce à un projet spécial avec le soutien financier de la fondation Bill Gates.
Un programme spécial d’urgence de soutien à la Goana de 1 millions de dollars a été initié avec le démarrage d’un processus accéléré pour produire rapidement des semences avec les producteurs. Ce programme, qui sera financé par l’USAID, doit permettre d’assurer la production et la diffusion des semences des nouvelles variétés.
L’ADRAO est en négociation avec la Chine pour la mise en œuvre d’un projet de 3 millions de dollars pour le développement de la station régionale de Ndiayes.
Mbagnick Kharachi Diagne