PSYCHOSE SÉCURITAIRE, FAIM ET SOIF...

"Je suis là depuis 15h30, je devais prendre le vol 2. On nous avait dit que le vol était pour 8h, mais on est là à attendre; nous avons respecté les convocations en venant à l'heure indiquée. C 'est à eux de respecter leur part", nous confie une dame avant d'ajouter "Aucune autorité n'est venue nous expliquer cette situation déplorable. On ne sait pas quand on partira et c'est le gouvernement qui est à l'origine de tous ces problémes. Même son de cloche chez un homme qui préfère garder l'anonymat. " Depuis avant hier( mardi 18 ), je suis là. Aucune autorité n'a été détectée, ils nous ont laissé comme ça sans aide.

Je me débrouille pour manger car je ne peux plus retourner chez moi. J'ai déja fait mes adieux; en plus, ils nous font payer deux millions trois cent. Ils doivent nous mettre dans de bonnes conditions", dit-il. Et pour ce pélerin: "le drame du Joola pourrait se répéter avec ces avions qui datent de je-ne-sais-quand. Ils ont négocié avec des D-c 10 garés depuis longtemps(3 pannes de suite) au lieu de collaborer avec Airbus. On croyait que le gouvernement était plus responsable que le secteur privé.

C 'est pourquoi on s'est rué vers lui ; mais c'est de la catastrophe ". Assise sur une petite natte, une dame au regard triste lance: " On n'est pas encore à la Mecque, mais c'était comme si nous étions à Minam. Nous avons des familles à rejoindre, il faut qu'on s'occupe de nous; on ne veut pas de ces avions qui peuvent mettre en danger notre vie". Ainsi, des pélerins sont laissés en rade dans des conditions pitoyables dans leur "hangar" avec l'espoir de pouvoir enfin effectuer leur voyage tranquillement. Une dame, faisant partie des pélerins déprimés se confie en condamnant Karim Wade. " C'est Karim Wade qui a amené ces avions à l'aide des Arabes de l'Anoci alors que ceux-ci ne sont que des porte- bagages.

Le Président Abdou Diouf ne nous a jamais mis dans de telles conditions, il soutenait les pélerins. C'est dur ", a-t-elle afirmé. Rappelons que depuis mardi dernier( 18 novembre), un vol qui devait quitter l'aéroport Léopold Sedar Senghor pour rallier la Mecque a été reporté pour des raisons d'ordre technique. Et les pélerins issus de ce vol, sont à l'hotel Ngor Diarama le temps d'attendre leur départ.