Tambacounda, 20 nov (APS) - Le Réseau Siggil Jigeen a mis en place, jeudi à Tambacounda (est), un point focal dirigé par Oumou Sakho Diamé, appelé à conduire un programme test d’un an destiné à faire reculer les violences faites aux femmes, a constaté l’APS.
Ce programme test qui se déroulera d’octobre 2008 à septembre 2009 va concerner les régions de Matam, Kolda et Tambacounda, a-t-on précisé au cours d’une rencontre du Réseau Siggil Jigeen avec les différentes associations de femmes.
Cette rencontre a été mise à profit pour définir les axes de ce programme qui s’articule notamment autour de la capacitation des ‘’répondantes’’ des trois régions ciblées et de l’organisation d’ateliers à Tambacounda.
Dans ce cadre, des autorités judiciaire, médicale, policière, etc. des trois régions concernées ont été regroupées à Tambacounda pour procéder à un échange ‘’approfondi’’ sur ces questions, a déclaré Mansour Guèye, vice-président national du Réseau.
Selon lui, il est prévu de mettre une synergie d’actions pour qu’il y ait plus d’impact dans l’intervention sur les questions de violence. Le programme prend également en compte la sensibilisation, l’information en direction des populations ainsi que des leaders d’opinion, à travers des émissions radiophoniques, en plus des foras de sensibilisation qui seront développés.
‘’La prévention est importante dans une région où il y a une forte recrudescence de violences faites aux femmes’’, ce qui doit être combattu par ‘’une large sensibilisation pour permettre un recul significatif des
violences faites aux femmes’’, a-t-il dit.
Le Réseau Siggil Jigeen est une ONG nationale qui compte 17 organisations qui travaillent principalement sur la question des droits de la femme. Il a eu à déployer des activités de plaidoyer auprès des autorités publiques, grâce au partenariat de plusieurs bailleurs, pour qu’elles prennent en charge les préoccupations des femmes dans l’élaboration des politiques de développement, a indiqué M. Guèye.
Ndèye Fatou Sarr, intervenante du projet, a dit qu’il s’agit de vulgariser la loi 99-05 du 19 janvier 1999 et de demander son application effective, tout en renforçant la capacité du personnel médical, des autorités administratives judiciaires, militaires et paramilitaires pour la création d’une synergie d’action dans le cadre de ce programme.
Oumou Sakho Diamé, le point focal, a pour sa part estimé que ce programme est venu à son heure, car des lenteurs sont constatées dans le traitement des dossiers des cas de violences faites surtout aux jeunes filles. Elle a ajouté qu’il y a aussi le fait que les peines infligées aux auteurs sont minimes, car les femmes plaignantes n’ont pas en général toutes les preuves pour les faire inculper.
Mme Diamé a soutenu que c’est essentiellement l’impunité qui est à la base de la recrudescence des violences faites aux femmes dans la région de Tambacounda en particulier.
BC/BK