« Cela faisait longtemps que l'idée me trottait dans la tête. Maintenant que les enfants sont grands, je me suis dit pourquoi pas... » Sylvie Oger-Evrard, dermatologue à Brignoles ne regrette pas son choix. Portée par son envie d'aider son prochain, la praticienne a créé en février dernier l'association du Lac rose, réalisant au passage un rêve de jeunesse.Photo : André Dupeyroux et DR
En une semaine, tous les jours de 9 heures à 15 heures,
Les bénévoles de l'association ont reçu près de 1 000 personnes en consultation. Le but affiché est d'aider au développement médical, culturel, économique et social en France et au Sénégal. Pourquoi le Sénégal se demanderont certains ? « Tout simplement parce que ce n'est qu'à quelques heures de vol de la France, qu'on y parle français, qu'il y a des besoins, », explique Sylvie.
Effectivement, les pathologies les plus fréquemment rencontrées au Sénégal touchent au paludisme, la tuberculose, les maladies de peau et des yeux.
Elles sont souvent liées à un manque d'hygiène et un déficit criant de médicaments qui offrent un terreau fertile à de multiples infections.
Quatre praticiens varois en AfriqueForte de sa motivation et de son savoir-faire, la dermatologue a enrôlé quelques-uns de ses confrères pour cette aventure humaine en Afrique.
Au mois d'octobre, elle-même, Philippe Charlotiaux, kinésithérapeute à Brignoles, les Dr Gérard Lefeuvre de Garéoult, Fabienne D'Ornano de Tourves, François et Solange de Saint-Etienne et Beaulieu se sont envolés pour la petite ville de nagha, située au bord du lac rose à 40 km au nord de Dakar.
Rendue célèbre depuis que le rallye Paris-Dakar en a fait son aire d'arrivée, la cité abrite le dispensaire Thierry-Sabine financé par cette même épreuve.
Chargés de médicaments et de petit matériel, les bénévoles ont multiplié les interventions, épaulés par les intervenants locaux, dont le Dr Alath Wade qui après des études en France est rentré au pays soulager ses compatriotes.
Une aventure humaineAu-delà des soins apportés (lire par ailleurs), les bénévoles sont véritablement allés à la rencontre d'une population et de sa culture. Aidés par un guide-conteur polyglotte, pour pouvoir communiquer avec les patients ne parlant que wolof, ils se sont même, pour certains, initiés à ce dialecte.
Une aventure de la science mais surtout du coeur que tous sont déjà prêts à recommencer.
« Nous allons dresser le bilan de ce premier voyage à but médical et nous en organiserons certainement un nouveau au printemps prochain. En moyenne deux voyages par an, cela serait bien. C'était le cas cette année avec une première mission en juillet qui s'était déroulée au sein de l'école de Niaga. Il s'agissait alors d'un voyage à but éducatif avec des cours d'apprentissage du français, ce qui correspond bien aux ambitions de notre association », précise Sylvie.
Déjà, la présidente rêve à ce prochain séjour pour lequel elle souhaiterait mobiliser des dentistes et des ophtalmologues.
L'association qui jusque-là s'est autofinancée n'est, en outre, pas contre les contributions que certains pourraient lui apporter : en financement ou en matériel médical (lunettes et médicaments par exemple). Elle ouvre de plus ses portes à toute personne intéressée par ce projet, issue ou non du monde médical.
GAUBE-BACCIOCHI-Varmatin.comAssociation du Lac rose, 5 rue Douzon 83 170 Brignoles.