PRISE EN CHARGE DU DIABÈTE AU SENEGAL : Les spécialistes dénoncent la publicité mensongère
Le nombre de personnes atteintes de diabète devrait augmenter dans les prochaines années et le continent africain va malheureusement payer le plus lourd tribut.« En 2003, 194 millions de personnes étaient diabétiques dans le monde. En 2025, ce nombre atteindra 350 millions et plus de la moitié des personnes atteintes vivront dans les pays en développement ». Ces chiffres alarmants ont été livrés lors du congrès national sur la prise en charge du diabète au Sénégal.
Cette tribune était l’occasion pour le journaliste Baye Oumar Guèye, par ailleurs, Secrétaire général de l’Association sénégalaise de soutien et d’assistance aux diabétiques (Assad) de présenter une communication sur « Apport des médiats dans la lutte contre le diabète ». Il a révélé au cours de son intervention et devant un parterre de spécialistes que 70.000 enfants âgés de moins de 14 ans développent chaque année dans le monde le diabète de type 1.
« Malgré ce tableau catastrophique, le diabète demeure pourtant cette maladie sournoise, qui, même si elle n’est pas ce tueur foudroyant, ses complications peuvent s’avérer fatales », a indiqué Baye Oumar Guèye. Avant de dire que « ces complications découlent souvent sur les amputations, la cécité, la rétinopathie diabétique et l’insuffisance rénale par charrie avec la dialyse dont les coûts sont faramineux ». Malgré toutes ces conséquences, le diabète fait partie des maladies chroniques méconnues, selon le Secrétaire général de l’Assad. Pour faire tomber cette barrière de l’ignorance du diabète, les médiats ont un rôle à jouer dans la sensibilisation et l’éducation, a-t-il souligné. A la fin de sa communication, plusieurs spécialistes sont montés au créneau pour dénoncer la publicité mensongère des charlatans dans les médiats.
Auparavant, plusieurs communications ont été présentées par les diabétologues. Parmi elles, celles du Pr Moustapha Sow et de Stavros Platakis, manager général de Novo Nordisk Tunisie. La communication du premier nommé avait pour thème : « Obésité des adolescents, abord clinique ». Selon le Pr Moustapha Sow, le changement de mode vie est la principale cause de l’obésité chez les jeunes adolescents.
Les jeunes mangent gras, trop sucré et font moins d’activités sportives, a déploré le doyen des diabétologues. Il leur a recommandé de faire plus d’activités physiques et de manger moins gras. Il a aussi demandé aux autorités éducatives de revaloriser l’Education physique dans les établissements, car le sport fait partie des meilleurs moyens de prévention. Il a invité toutes les personnes qui ont des parents diabétiques de faire attention au diabète. Ceci, pour ne pas être surpris par la maladie. Quant à la prise en charge du diabète, Stavros Platakis a fait savoir que les acteurs de la lutte contre le diabète sont en train de se battre pour que les médicaments du diabète soient 20% moins chers dans les pays sous-développés. Il a ajouté que la Fondation mondiale du diabète a déjà mis en place un projet de formation pour le personnel de Santé. Malgré ces efforts et ceux du gouvernement du Sénégal, les coûts de prise en charge du diabète ne sont pas à la portée de la bourse de certains malades, surtout ceux des pays africains.
Eugène KALY