Avec le 1er prix fiction du Clap Ivoire : Le Sénégal a reconquis sa place perdue en 2004
En remportant le premier prix dans la catégorie des films fictions avec Banc Jaaxlé à Clap Ivoire, édition 2008, le Sénégal réalise la même performance qu’en 2004 avec le film Xoulé du réalisateur Cheikh Sadibou Gueye.
Cette année, la délégation sénégalaise n’est pas rentrée bredouille de sa participation au Festival-concours d’Abidjan de courts-métrages vidéos destiné aux jeunes réalisateurs et techniciens de l’Uemoa (Clap Ivoire). Le bilan a été positif pour la huitième édition de Clap Ivoire tenu du 2 au 6 septembre dernier. Elle a décroché le premier prix dans la catégorie fiction sur les huit films en lice. Le court-métrage Banc Jaaxlé (le banc du désespoir, en wolof) du réalisateur Massamba Ndiaye produit en 2002 a séduit le jury par sa technique filmique et la clarté de ses images. Le thème de l’émigration posé dans le film -inspiré du drame du jeune Sénégalais Bouna Wade et deux Guinéens, retrouvés morts dans le train d’atterrissage d’un avion- à séduit le jury international de Clap Ivoire. Ce n’est pas la première reconnaissance pour Banc Jaaxlé. Il avait déjà décroché le grand prix au Festival de film de quartier en 2002 et aussi au festival de cinéma Vie d’Afrique au Canada en 2004. En l’absence de son réalisateur, qui poursuit des études de cinéma au Canada, la récompense a été remise à son assistant, El Hadji Mamadou Niang ‘Leuz’. Ce dernier est d’autant plus satisfait de la distinction, qu’il est par ailleurs l’acteur principal du film.
Cette distinction reçue à Clap Ivoire 2008, a permis au Sénégal de reprendre la première place dans cette catégorie. Ce qui n’était pas arrivé depuis quatre ans. En 2004, année où le Clap Ivoire est devenu un festival international avec l’ouverture aux huit pays de l’Uemoa, le Sénégal avait remporté le Grand prix. C’était avec le réalisateur sénégalais Cheikh Sadibou Guèye pour son film Xoulé. Il avait aussi par ailleurs reçu le premier prix fiction. A l’époque, les huit pays présentaient chacun un réalisateur à Clap ivoire.
En 2005, le Sénégal ne s’est contenté que d’un prix spécial du jury, avec le court-métrage Vieux samba du réalisateur Serigne Mboup. Depuis, il n’a pas été cité parmi les lauréats du festival. De 2005 à 2007, ce sont les représentants ivoiriens qui ont été couronnés pour la distinction suprême.
Pour l’édition 2008 le Grand prix ‘Kodjo Ebouclé’ est revenu à la réalisatrice malienne Fatoumata Sidibé pour son court-métrage Les pharmacies ambulantes. L’autre représentante du Sénégal, la réalisatrice Fatou Jupiter Touré n’a malheureusement pas été primée avec son film Surtout Souriez, présenté pour la première fois dans la capitale Ivoirienne.
Outre les distinctions, les ateliers de formation ont été en deçà des attentes des participants sénégalais. ‘Nous avons dépassé de cinq ans ce que l’on a proposé’, déplore Leuz. Selon la réalisatrice Fatou Jupiter Touré, il ne s’agissait que de la théorie. Par exemple, ‘la pratique de la caméra, de la prise de son ou le dépouillement au plateau de tournage, des choses que nous avons appris lors de notre première année de formation’, énumère-t-elle. Les représentants sénégalais souhaitent que l’accent soit mis, la prochaine fois, sur la pratique du métier de réalisateur. Mieux encore, qu’une ‘classe de cinéma’ soit organisée avec un grand réalisateur africain pour leur permettre de discuter avec leurs aînés. Pour le coordonnateur du Média centre de Dakar, le déplacement à Abidjan a été bénéfique dans la mesure où des contacts ont été établis avec des partenaires et autres acteurs du septième art.
Fatou K. SENE