Semaine mondiale de l'allaitement

Selon l’Alliance mondiale en faveur de l’allaitement au sein, qui coordonne cette manifestation, l’allaitement maternel est le meilleur moyen d’apporter aux nouveau-nés les nutriments dont ils ont besoin pour grandir et se développer en bonne santé.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) préconise de mettre le nouveau-né au sein dès la première heure. Lors de ses premières tétées, il absorbera un lait particulier appelé colostrum de couleur jaunâtre et de consistance relativement épaisse. Très riche en protéines et en anticorps, il le protège de maladies courantes telles que la diarrhée et la pneumonie, les deux premières causes de mortalité de l’enfant dans le monde.

L’OMS recommande également un allaitement exclusif durant les six premiers mois puis l’introduction progressive des différents aliments entre six mois et deux ans. Au niveau mondial, moins de 40% des nourrissons de moins de six mois sont allaités exclusivement au sein. En France, le pourcentage de femmes allaitantes est particulièrement faible : 56.2% selon le dernier chiffre fourni par la DREES (Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques) pour l’année 2002. En comparaison, dans les pays d’Europe du Nord la quasi-totalité des mères allaitent (99% en Norvège et en Suède) et ce chiffre reste élevé dans le reste de l’Europe : 95 % au Danemark, 92 % en Suisse, 85 % en Italie, 75 % en Allemagne, 69 % en Grande-Bretagne.

Si les mères et les familles étaient encouragées à allaiter au sein, de nombreuses vies pourraient être sauvées dans les pays ou les conditions de vie sont les plus dures. En effet, les laits maternisés comportent certains risques, par exemple de maladies transmises par l’eau si on mélange une préparation en poudre à de l’eau non potable. Par ailleurs, une dilution trop importante de la préparation dans un souci d’économie peut être source de malnutrition.

Au-delà de ses bienfaits immédiats, de nombreuses études qui ont suivi sur plusieurs années des enfants et adultes prouvent que l’allaitement maternel procure des bienfaits à long terme. Elles relèvent notamment un risque abaissé d'hypertension, de surpoids, d'obésité et de diabète de type 2. D'autres données indiquent que les personnes allaitées au sein obtiennent de meilleurs résultats aux tests d’intelligence.

Pour les mères, l’allaitement n’est pas toujours facile à organiser particulièrement pour celles qui travaillent. Le droit du travail prévoit cependant la possibilité de disposer d’une heure pour allaiter pendant les heures de travail jusqu’au un an de l’enfant et autorise la venue de ce dernier à cet effet sur le lieu de travail.

Plusieurs travaux démontrent également des effets positifs sur la santé des mères allaitantes : diminution du risque de cancer du sein et de l’ovaire à un âge plus avancé, retour plus rapide au poids d’avant la grossesse et, semble-t-il, moins de risque d’obésité.

J.I.
Sciences-et-Avenir.com